La circulaire sur le « plan de continuité pédagogique » a été diffusée à la mi-juillet. L’objectif affiché était de poser un cadre sanitaire et organisationnel aux établissements scolaires, en distinguant 3 scénarios, de la rentrée « normale » à la fermeture des établissements sur un territoire donné (cf. tableau). Pour autant, cette circulaire et ses fiches d’accompagnement mordent largement sur les aspects pédagogiques via le numérique, entretenant la confusion entre ce qui relève de la consigne ou de la simple préconisation. Elles favorisent ainsi les pressions tous azimuts au nom de la « continuité pédagogique ».
Pourtant, le plan de continuité « ne traite pas des modalités d’organisation de la rentrée scolaire dans des conditions sanitaires normales ou ne justifiant pas de restriction des capacités d’accueil des écoles » : il ne suffit donc pas, par exemple, que plusieurs élèves d’une même classe soient absent.e.s (Covid ou pas), pour que le plan soit activé. Dans ce cas, rendre compte du travail fait en classe via le cahier de texte numérique est suffisant.
Allons plus loin : quand bien même la circulation du virus serait plus active, limitant voire rendant impossible l’accès des établissements aux élèves, les modalités d’un enseignement « hybride » ne relèveraient que du choix des enseignant.e.s.
La circulaire précise clairement que les dispositifs cités en exemple (classes filmées, etc.) « doivent permettre d’alimenter les échanges », et qu’on ne peut donc les imposer.
La circulaire proclame même que « rien ne peut remplacer l’action pédagogique d’un enseignant dans sa classe, en présentiel, avec ses élèves. » Mais c’est aussi son expertise qui permettra, s’il le faut, de travailler à la continuité des apprentissages à l’aide de dispositifs pertinents.
Jean-François Carémel