À la veille des élections professionnelles, nous avions insisté sur la nécessité d’envoyer un message fort au gouvernement qui annonçait alors vouloir présenter sa réforme des retraites dès la mi-décembre pour la mettre en œuvre tambour battant.
Bien sûr, nous n’avions pas prévu qu’au lendemain du scrutin, la FSU et le Snes seraient respectivement consacrés à la 1re place dans l’Éducation nationale et dans le 2d degré, et que le président de la République lui-même justifierait le report de cette présentation notamment par les résultats des élections professionnelles !
Nous ne sommes pas naïfs, et bien d’autres explications, moins démocratiques et plus tactiques, ont motivé ce report surprise. Les commentateurs y ont vu la volonté de ne pas troubler la ferveur footballistique, de « sauver Noël » (sic) ou encore de « prolonger les discussions » avec les organisations syndicales (re sic). Pour autant, nous voyons de la fébrilité dans ce report chez celui qui veut fracturer davantage la société et s’apprête à ajouter une crise aux crises. Cette hésitation inattendue, face au refus massif qui s’organise, démontre qu’une réforme aussi brutale ne peut se réaliser uniquement sur le terrain politicien, avec un énième 49.3, mais se jouera aussi sur le terrain social.
La journée d’action du 17 janvier doit ainsi permettre d’envoyer massivement un nouveau message : nous ne voulons pas d’un « pacte » qui diviserait les personnels entre les un.es qui "mériteraient" une « revalorisation » avec contreparties, et les autres qui refuseraient de « sortir de leur zone de confort » (refrain managérial en vogue). Nous n’acceptons pas les 160 suppressions d’emplois dans le secondaire dans l’académie, traduction douloureuse de choix budgétaires régressifs pour les services publics, quand 157 milliard d’aides publiques sont promises - sans contreparties ! - aux (grandes) entreprises (source : Clersé, Lille). Le 17 janvier, avec la FSU, nous ouvrirons un front éducatif pour participer à une dynamique unitaire et solidaire. Pour faire gagner les services publics et les droits sociaux.
Jean-François Carémel