Expression de la section Snes-Snep-FSU au lycée Montebello de Lille.
Notre lycée vit une situation compliquée à plusieurs titres :
La construction d’une école européenne à marche forcée et en toute opacité, implantation largement contestée par de nombreux collègues,
L’absence d’informations précises concernant le gymnase
La mise en place d’une réforme du lycée contestée par de nombreux enseignants autant pour son contenu que pour son calendrier qu’ils jugent intenable. (64% de grévistes le 12 novembre)
Le mouvement de contestation des élèves contre « parcours sup. » et les réformes du bac et du lycée. Cette situation est source de tensions que l’institution et les pouvoirs publics se doivent d’apaiser.
Nous considérons que les accusations de manipulation au CA du 6 décembre ou les mises en garde faites à l’une de nos élues suite au CA du 8 novembre sont insupportables et ne sont pas de nature à ramener la sérénité ; nous tenons à rappeler solennellement que les élus ici présents s’expriment au nom des collègues qu’ils représentent et que ce sont donc 85 collègues qui sont blessés lorsque les élus ne sont pas respectés. Nous rappelons également que les élus ne sont plus dans un rapport de subordination à la hiérarchie lorsqu’ils s’expriment à ce titre.
Par ailleurs, nous tenons aussi à dire solennellement que les élèves doivent être écoutés et entendus : la seule réponse donnée ne peut pas être la répression comme cela a été le cas devant notre lycée ou dans beaucoup d’autres, à Stains ou Mantes la Jolie. Une élève a été agressée par un parent d’élève. L’ Etat et ses représentants portent une lourde responsabilité lorsqu’ils jouent le pourrissement : nous sommes dans une situation où les risques de dérapages sont réels alors que plusieurs organisations syndicales dont la FSU, majoritaire, dénoncent depuis un an les réformes du bac et du lycée ainsi que Parcours sup. Si les élèves se mobilisent actuellement, c’est parce que la fin du 1er trimestre et les conseils de classe mettent en évidence le tri social qu’opéreront ces réformes. Il est urgent de leur permettre de se réunir en mettant à leur disposition un lieu comme la loi les y autorise.
Il est dangereux de jouer avec le feu en affichant sur le site du lycée que le lycée fonctionne normalement ou en demandant à des élèves et des collègues de s’exposer en bousculant les élèves formant blocus pour entrer. Nous sommes opposés à ce type de message.
Il n’est pas non plus acceptable que les collègues soient systématiquement soupçonnés de profiter de la situation pour ne pas assurer volontairement leurs cours. Les scènes de tension aux abords du lycée et les violences récurrentes des derniers jours ne sont pas des conditions sereines d’enseignement que l’on soit professeur ou élève.
Pour favoriser la discussion, il faut que les textes conçus pour réglementer le dialogue social soient respectés :
ceux régissant le CA : convocation et documents 10 jours avant à la CP comme au CA. Il n’est pas possible non plus d’utiliser l’article du règlement intérieur du CA (que vous avez vous-même ajouté) pour ne proposer qu’une seule commission permanente pour deux CA ; c’est un contournement délibéré des textes.
Ceux régissant les droits des lycéens : droit de se réunir, réunion du CVL...
Il est urgent de s’asseoir de nouveau à la table des négociations, localement ou nationalement. Il est urgent de retirer les réformes porteuses de tri social.