Peut-on passer de la gestion d’une crise internationale à la présentation publique de son programme électoral, quitter le costume (ou le sweat capuche) de la présidence européenne pour revêtir celui de candidat national à sa réélection, comme on zappe d’une série TV à une autre ?
Il était visiblement difficile le 17 mars, pour le président candidat, de quitter la tragédie ukrainienne sans laisser transparaître une vision finalement martiale du service public d’éducation, déclinée sur un mode particulièrement agressif (et insultant).
Gare à celles et ceux qui auraient déserté pendant le confinement et qui abandonneraient en rase campagne leurs élèves les plus faibles en refusant de les accompagner ! Haro sur les planqué.e.s,
sur les absentéistes de l’arrière, lové.e. dans leur confortable statut ! Les meilleurs éléments devront sortir du rang et signer un contrat d’engagement, un « pacte » pour remplir des missions refusées par les moins talentueux… que la hiérarchie des chefs de service « autonome » saura bien récuser pour éviter toute insubordination (au projet).
Ainsi, les plus méritant.e.s (performant.e.s dans la mise en oeuvre des instructions… pardon, des « réformes ») seront mieux distingué.e.s en vue de la montée en grade (exceptionnel). Mais pas question d’évoquer le bilan des 5 années écoulées : secret défense !
Dans les prochains jours et les prochains mois, nous ferons entendre notre voix : une École qui émancipe ne peut être l’objet d’une mise au pas.
Jean-François Carémel