Si les mois de confinement ont montré l’importance du cœur de métier des CPE autour des problématiques de décrochage scolaire et de suivi des élèves, ils ont aussi mis en lumière toutes les difficultés et la dégradation de nos métiers que le SNES et la FSU ne cessent de dénoncer : manque de reconnaissance salariale des personnels, suppressions de postes dans l’éducation nationale, insuffisance des budgets des établissements, pressions managériales, etc...
Ces difficultés sont d’autant plus pesantes sur le quotidien des collègues qu’elles sont adossées à un protocole sanitaire insuffisant, ainsi qu’à une impréparation criante de la rentrée scolaire. A fortiori, le gouvernement s’obstine dans son dialogue de sourds en poursuivant la mise en œuvre de la « loi de transformation de la fonction publique » dénoncée par l’ensemble des organisations syndicales représentatives ou encore en remettant sur la table la question des retraites qui a pourtant entraîné plusieurs mois de mobilisation.
Si la crise sanitaire est bien présente, elle ne doit pas masquer la crise sociale dont nous sommes quotidiennement témoins en tant que CPE. Cette crise sociale ne doit pas être instrumentalisée pour menacer les statuts et les missions, ni pour justifier la poursuite d’une politique néolibérale régressive, dont l’absence de création d’emplois prévue au budget pour l’éducation nationale est une fois encore emblématique.
Au contraire, cette crise devrait être l’opportunité de défendre un autre modèle politique, un modèle volontariste, démocratique et ambitieux en faveur d’un service public de qualité, dont l’importance et le rôle ne sont pourtant plus à démontrer depuis les événements du printemps. C’est en faveur de la défense de ce modèle que les CPE du Snes-Fsu militent quotidiennement aux côtés des autres personnels.
Maeva Bismuth