Si vous n’étiez pas au courant de la dernière blague de notre ministre, vous allez être ravis d’apprendre que nous allons être revalorisés ! Enfin, nous... c’est un bien grand mot car attention il se peut que vous fassiez partie des très nombreux collègues à ne pas être concernés ! C’est la revalorisation fantôme ! La situation prêterait à rire si elle ne reflétait tout le mépris que nous porte notre ministre.
Le ministère a d’abord annoncé qu’en 2021, une enveloppe de 400 millions serait dédiée à la revalorisation de la rémunération des personnels de l’éducation nationale et à l’accompagnement de la transformation des métiers. Il annonce alors deux primes : une prime d’équipement et une prime d’attractivité.
– Une prime d’équipement qui permet d’acheter... une imprimante et qui oublie CPE et professeurs documentalistes. Une prime d’équipement informatique de 150 € sera versée à tous les enseignant.e.s et aux psychologues de l’éducation nationale en janvier 2021. « Équiper les personnels enseignants en ordinateurs et logiciels adaptés est une nécessité qui a été renforcée pendant la crise sanitaire, avec le développement de l’enseignement à distance. » déclare alors Blanquer ! On se demande bien quel ordinateur on va pouvoir s’acheter avec une si belle prime ! De plus, quelle n’a pas été notre surprise d’apprendre que les CPE et les professeurs documentalistes ne pourraient y prétendre. Les professeurs documentalistes ne seraient-ils donc plus, aux yeux du ministre, des enseignant.e.s ?! Quant aux CPE, leur non intégration dans ce dispositif est révélatrice de la conception du métier par Jean-Michel Blanquer. Pour le Snes-FSU, les CPE et les professeurs documentalistes doivent pouvoir bénéficier de la prime d’équipement, et il interviendra dans ce sens auprès du ministère.
– Une prime d’« attractivité » sélective ou comment rayer d’un trait de crayon la revalorisation de 69 % des collègues titulaires.
Une prime d’attractivité sera versée en mai 2021. Elle concerna les échelons 1 à 7 tous corps confondus et sera dégressive en fonction de l’échelon. Au-delà, cette prime ne sera pas versée. Les sommes avancées, pour les professeurs concernés, ne permettent même pas de rattraper les pertes de ces dernières années. Rien que pour rattraper l’effet de l’inflation, il faudrait une augmentation de 234 euros/mois pour un certifié au 5e échelon. Tout cela sans compter la grande majorité des collègues, qui ne verra même pas l’ombre d’un centime. Sans loi de programmation pluriannuelle et sans mesures pour l’ensemble de la profession, comment parler de revalorisation ?!
Alexis Morel