Les écoles de production sont des lieux de formation créés par des associations souvent constituées d’entrepreneurs, et soutenues par les communautés de communes (à Lillers par exemple). Elles visent à offrir à des jeunes déscolarisé.e.s une formation à un métier de l’industrie. Intention apparemment louable, mais qui constitue en fait un arbrisseau cachant la forêt dévastée des formations industrielles de l’Éducation nationale publique !
En effet, les formations technologiques, notamment industrielles, ont connu une réforme en 2010 qui a retiré des lycées la très grande majorité des machines. Les LP ne sont pas mieux traités et voient leurs formations se dégrader, quand elles n’ont pas été purement et simplement supprimées. Quelle hypocrisie que de vouloir « réindustrialiser la France » en passant par des organismes privés auxquels la Région Hauts-de-France peut donner par exemple 400 000 euros pour équiper et former une douzaine de jeunes par an, somme qui correspond au budget annuel d’un lycée de 1500 élèves et étudiant.e.s ! Si la formation de jeunes en décrochage est souhaitable, pourquoi ne pas la confier au service public ?
Sarah Chaudesaigues