2023 est vraiment une année particulière, pour qui se questionne sur l’efficacité de l’action syndicale. Bien sûr, la mobilisation historique contre la retraite à 64 ans n’a pas abouti à son
objectif unique, le retrait du projet.
Des avancées au crédit des mobilisations
Pourtant, ce mouvement unitaire a créé une dynamique dont nous avons pu tirer parti dans l’Éducation pour décrocher un certain nombre de gains, qui ne sont pas la revalorisation urgente que nous exigeons, mais qui paraissaient jusque alors inaccessibles : le doublement de l’ISOE et l’augmentation des indemnités des professeures documentalistes, des CPE et des PsyEN/DCIO ; l’accès plus rapide à la hors-classe pour toutes et tous ; le parcours automatique de tous les échelons de la classe exceptionnelle.
Nous avons commencé à défaire le bac Blanquer, même si la note de service du 26 octobre crée beaucoup plus de problèmes qu’elle n’en résout. Sur le terrain de notre académie, le S3 a soutenu les équipes en souffrance et contribué à dénouer des situations de crises, quand l’administration s’est montrée incapable d’entendre les personnels.
Maintenir la pression
C’est donc bien le rapport de force qui permettra, dans les semaines et les mois à venir, de relever les défis auxquels nous confronte le président de la République lui-même, lui qui entend prendre la main sur les politiques éducatives que nous subissons.
Ainsi, lors de la concertation sur l’attractivité de nos métiers qui s’ouvre, nous refuserons l’idée selon laquelle salaires, carrières et conditions de travail n’auraient aucun effet pour attirer de jeunes collègues. Nous nous opposerons à « l’idéologie du mérite » pour obtenir une revalorisation sans contrepartie, et par exemple l’accès de toutes et tous à la classe exceptionnelle, sur le modèle de l’accès à la hors-classe. Nous continuerons à exiger la remise à plat totale de la réforme du lycée et du bac et l’abrogation de Parcoursup, et à dénoncer les effets de la réforme du collège qui s’engage sur la liberté professionnelle et les conditions de travail.
Jean-François Carémel