La situation des réfugié.e.s ne cesse de se dégrader : il faut souligner l’hypocrisie du gouvernement français qui fait semblant de s’offusquer de la situation à la frontière polonaise alors qu’il mène une politique de répression systématique des réfugié.e.s à Calais et sur tout le littoral de la Manche. Le 11 octobre des associatif.ve.s ont entamé une grève de la faim à Calais pour demander l’arrêt du démantèlement systématique des tentes. Soutenue par une grande manifestation à Calais le 13 novembre, cette grève de la faim de 38 jours a attiré l’attention des médias nationaux sans que le médiateur n’ait présenté aucune mesure acceptable.
Suite à la fermeture de la "Jungle" en 2016 par le gouvernement Hollande, les conditions de survie pour les réfugié.e.s se sont dégradées. Les différents États ont dépensé des dizaines de millions d’euros pour les traquer, les réprimer et « sécuriser » le Port de Calais et le Tunnel sous la Manche – murs, barbelés, caméras et autres moyens techniques et humains (policiers, gendarmes, CRS…). Conséquence du déploiement de cet arsenal : la hausse des tentatives de traversées de la Manche en embarcation de fortune, 9 000 en 2020, plus de 20 000 entre janvier et décembre 2021. Le drame du 24 novembre, la mort de 27 réfugié.e.s lors d’une tentative de traversée de la Manche, est de la responsabilité des passeurs qui s’enrichissent sur la misère humaine, mais surtout des États européens, et avant tout des États britannique et français, et de leur politique de répression à l’encontre des réfugié.e.s, qui interdit la libre circulation des individus.
La dernière trouvaille après la réunion qui a rassemblé plusieurs ministres européens, dont Darmanin, des représentants de Frontex, (mais aucun représentant du gouvernement britannique), c’est qu’un avion de Frontex survole le littoral de la Manche pour permettre des interventions policières plus rapides. C’est un degré supplémentaire dans la répression. Par contre, aucune proposition d’établir un accueil digne n’est sortie de cette réunion.
En outre, depuis plusieurs mois, les discours sécuritaires et xénophobes fleurissent des deux côtés de la Manche. En France, la campagne présidentielle commence déjà et une partie des différent.e.s candidat.e.s rivalisent pour savoir qui sera le plus dur à l’encontre des réfugié.e.s. Quant au gouvernement, voilà notre garde-côte en chef Darmanin se pavanant à une inspection de troupes pour prouver à qui en douterait que la France garde fièrement la frontière ! Le Snes-FSU participera aux manifestations et soutiendra les actions pour exiger un accueil digne, défendre la liberté de circulation, d’installation, et une véritable scolarisation.
Olivier Carraud