Au terme d’une année scolaire éprouvante, impréparation, improvisation et mépris sont toujours la méthode de gestion du ministère. JM Blanquer n’a jamais pris à temps les mesures nécessaires, il porte une très lourde responsabilité dans la manière dont notre système scolaire a, à nouveau, navigué à vue depuis le mois de mars.
Revenons en arrière…
Depuis l’été 2020, le Snes-Fsu alerte sur la nécessité de recruter des enseignant.e.s supplémentaires, afin de baisser les effectifs par classe (et donc d’améliorer les conditions de travail tout en limitant les contaminations possibles), et d’assurer les remplacements. Mais le dogme de la « non fermeture à tout prix », l’obstination du ministre, ont abouti à des situations où les personnels ont eu à assumer dans l’urgence les annonces de fermeture, de réouverture, de demi jauges, d’aménagement éventuels, annoncés d’abord dans les médias. Quand ça n’était pas aux personnels de se battre pour assurer des conditions sanitaires juste correctes...
Beaucoup de fatigue et de stress se sont accumulés toute l’année. Le Snes-Fsu n’a cessé de dénoncer, d’agir au niveau local, dans les médias et dans toutes les instances.
Une fin d’année catastrophique...
Dans un contexte de situations inégalitaires entre établissements, le ministre est d’abord resté dans le déni en ce qui concerne les examens de BTS qui se sont déroulés sans aménagement, sauf l’invention à 10 jours des écrits, d’un oral de rattrapage en juillet...
Pour le bac ou le DNB, à ce stade rien ne pouvait être satisfaisant et Blanquer porte là aussi la lourde responsabilité des situations inéquitables qui se sont produites partout. Un bac catastrophique où la désorganisation fut de mise : convocations erronées en DNL, envoyées très tardivement, application cyclades en panne, longue incertitude sur les modalités du grand oral, sur la composition du jury, renvoi au local des fermetures d’établissements avec des situations très différentes, services de la DEC débordés et personnels administratifs pressurés...
Ajoutez à cette dramatique recette la dématérialisation des copies, les délais de correction raccourcis en philo, la charge de travail très lourde pour certains correcteurs, et le contrôle continu dont les effets pervers sont pleinement à l’œuvre… la potion de cette fin d’année 2021 est bien amère.
Le ministre a opportunément utilisé la crise sanitaire pour dévaloriser un peu plus les examens dont il n’a cessé de dénoncer le coût. Si certain.e.s en doutaient encore, cette fin d’année a mis en évidence les méfaits d’une politique éducative où le manque de respect pour les professionnels et pour les élèves est devenu permanent.
Vincent Perlot