La médecine de prévention est depuis trop longtemps le parent pauvre de notre métier : pendant longtemps un seul médecin et deux infirmières pour l’académie, des délais de traitement à rallonge, des préconisations qui ne sont pas toujours suivies d’effet dans les établissements, des refus toujours plus nombreux d’allègements de service. Même lorsque la MDPH reconnait un handicap et demande à l’employeur de financer un équipement particulier, une prothèse auditive par exemple, il faut prendre son mal en patience. Faute d’enveloppe budgétaire suffisante, le Pôle Handicap est seulement en train de traiter les demandes déposées en... 2022 ! Trop de collègues doivent pallier ces manquements par leurs propres moyens. Le temps partiel thérapeutique (qui permet de maintenir le traitement) n’est financé qu’un an et les collègues qui ne peuvent plus faire un service complet en raison de leur état de santé, doivent ensuite se mettre en temps partiel, avec perte de salaire, à leur propre frais une année durant, avant de recharger leurs droits. Notre profession est vieillissante, nous ne pouvons plus fonctionner ainsi, avec des enveloppes budgétaires sous contrainte et des droits réduits au minimum. Il est urgent d’en conquérir de nouveaux.
Olivier Mathieu