Le 29 septembre, nos collègues du lycée Pasteur de Lille s’attendaient bien à une visite de la rectrice, consacrée aux actions culturelles menées dans l’établissement ou encore à la lutte contre le harcèlement.
Mais à leur grande surprise, la traditionnelle visite de rentrée a cédé la place à une opération de communication menée par la secrétaire d’État chargée de la jeunesse et du SNU, accompagnée pour l’occasion de deux élus de la majorité présidentielle et du préfet délégué pour la défense et la sécurité…
Coup de com
De surprise en stupéfaction, les personnels ont entendu Prisca Thévenot affirmer que ce lycée avait « répondu à l’appel » de la labellisation « Lycées engagés », lancée fin juin pour répondre à la commande présidentielle de généralisation du SNU (Service National Universel). En réalité, après vérification de la section locale, les équipes n’étaient à l’initiative d’aucun projet susceptible d’être retenu, et l’établissement n’avait pas répondu à l’appel à projet prévu par la note de service
du 23 juin.
Coup de pression et vigilance
À l’image de ce qui s’est passé au lycée Pasteur, d’autres lycées pourraient subir une pression très forte pour mettre en place une labellisation « classe engagée » et « lycée engagé » : le ministère veut en effet 65 000 volontaires – dont 21 000 sous le label « engagement » - au titre de l’année 2023-2024. D’ailleurs, le budget 2024 prévoit 20 millions d’euros en plus pour le SNU, sur les crédits de l’Éducation nationale… tout en supprimant 2500 postes d’enseignant.es. Le Snes-FSU rappelle qu’il revient au CA de délibérer sur l’expérimentation « classe et lycée engagés » et appelle clairement à voter contre : la jeunesse a besoin d’école, pas du SNU.
Jean-François Carémel