Nous voici face à nos écrans à nous torturer les méninges pour trouver une appréciation juste à inscrire dans les bulletins et livrets scolaires pour ce troisième trimestre confiné.
Pour le Snes-FSU, cela n’a pas beaucoup de sens dans la mesure où nous ne savons rien de la situation sociale, familiale, matérielle des élèves pendant le confinement. Il aurait mieux valu neutraliser ce trimestre.
Mais c’est une obligation et il faut remplir les cases. Nous sommes donc face à ces questions : valoriser les uns ou les unes, n’est-ce pas implicitement dévaloriser les autres ? Si les bulletins et les livrets de première par exemple sont regardés pour parcours sup, les meilleures appréciations ne passeront elles pas devant les autres ? Comment reconnaître le travail des élèves qui se sont investis ? Sont-ils ou elles vraiment plus méritant.e.s que ceux ou celles qui ont traversé le confinement sans pouvoir travailler soit pour des raisons objectives soit pour des raisons subjectives (mal être par exemple). Il est vraisemblable (mais pas certain) que les élèves les plus investi.e.s soient ceux ou celles qui ont le mieux vécu le confinement...à moins que les parents ne les aient suivi de très près.
Chacun ou chacune d’entre nous prendra donc sa décision en son âme et conscience professionnelle. Des collègues ont suggéré des solutions : proposer la même appréciation pour tous les élèves et le faire savoir puisque les bulletins sont regardés individuellement, « travail en autonomie pour tous les élèves ». « évaluation fiable impossible pour tous les élèves en raison du contexte de confinement », « élève qui s’est efforcé de s’adapter au contexte de confinement »... Ce ne sont que des exemples que chacune ou chacun d’entre nous adaptera s’il lui semble impossible et injuste d’évaluer le travail de ce curieux troisième trimestre.
Les élèves qui ont beaucoup travaillé pendant le confinement peuvent être reconnus par d’autres biais que le bulletin et notamment dans l’appréciation générale de l’année dans les livrets.
Enfin, rappelons que les livrets sont à distinguer des bulletins : ils statuent sur l’année, donc forcément sur les 1er et 2e trimestres. Pas de moyenne au 3e trimestre. Si une note a été obtenue avant le confinement, il paraît judicieux de l’inscrire dans la case réservée à l’appréciation afin de ne pas voir apparaître une moyenne non représentative.
Les moyennes des 1er et 2e trimestres figurent dans les bulletins reçus par les familles. Il serait absurde de les modifier et de se rendre responsables de faux. Faire apparaître au 3e trimestre une moyenne qui résulterait de la moyenne entre les deux trimestres comme le suggèrent certains Proviseurs serait également un faux et potentiellement défavorable aux élèves qui pourraient donner l’impression d’avoir « baissé » au 3e trimestre.
Rappelons aussi qu’il appartient aux jurys de bac de relever les moyennes pour le contrôle continu et surtout pas aux professeurs des élèves. Ce serait la porte ouverte à toutes les pressions et créerait des précédents fâcheux pour les années à venir.