Il était une fois de vénérables magistrats chargés de contrôler le bon emploi des fonds publics, et l’efficacité des politiques publiques à la demande du Parlement et du gouvernement. La Cour des Comptes a donc publié début décembre 2021 un nouveau rapport sur « la gestion des absences des enseignants ». Comme en 2017, la Cour alerte sur une situation insupportable : 2,5 millions d’heures perdues en 2018-2019 pour un coût de 4 milliards d’euros… Mais elle doit reconnaître ne disposer que de « données approximatives », ce qui « entrave la mesure du coût ». Objectivité ? En 2021, c’est l’imprévisible crise sanitaire qui imposerait de « limiter les atteintes à la continuité pédagogique », dont les profs seraient in fine les responsables : bien que moins souvent absents que les autres fonctionnaires, la Cour des Comptes rêverait de ne les voir tomber malades que pendant les vacances ! « Mobilisé.e.s à des degrés variables » pendant les confinements, il serait urgent d’annualiser et d’augmenter leur temps de travail statutaire, de traquer les emplois du temps de chacun.e… et la Cour de citer l’engagement n° 11 du Grenelle de l’éducation, « Assurer une continuité pédagogique efficace ». Indépendance ?
Las, l’opposition syndicale (Snes-FSU en tête) « demeure intacte » : elle neutralise les protocoles de remplacement depuis 2005, quel que soit le gouvernement. En 2022, avec vous, nous essaierons de faire au moins aussi bien… pour que la Cour échoue, une nouvelle fois, à nous régler notre compte et continue… à faire la cour.
Jean-François Carémel