Lors de l’entre-deux tours de l’élection présidentielle, E. Macron avait promis une revalorisation du salaire de tout.es les enseignant.es de 10% à partir de janvier 2023. Certes le point d’indice a été relevé de 3.5% en juillet mais la promesse des 10% était en sus des 3.5% ! Et les prix ont augmenté de 6.2% entre février 2022 et 2023 (15% pour l’alimentation) : nous continuons donc à perdre du pouvoir d’achat. Puis le ministre a expliqué dans les médias que cette revalorisation n’était pas prévue pour janvier mais pour... septembre 2023, à l’issue des négociations engagées sur le « Pacte » et le « Socle ».
Un Socle très fragile
Le Socle serait une revalorisation sans contreparties (à la différence du « Pacte ») à travers des mesures qui représenteraient 1,9 milliards en année pleine. Or, le double serait nécessaire pour atteindre les 10% promis. L’enjeu des négociations actuelles entre les organisations syndicales et le ministère consiste à savoir comment cette revalorisation sera partagée. Les premières propositions présentées en janvier par le ministère envisageaient de s’en servir surtout pour les débuts de carrière afin de répondre aux difficultés de recrutement. Le SNES et la FSU ont dénoncé l’oubli des collègues en milieu et fin de carrière, et des agrégé.es.
Dans le contexte de forte inflation et de tensions salariales, cette pression a obligé le ministère à revoir sa copie. Dans les nouvelles propositions présentées en février, l’essentiel du Socle serait affecté, pour les enseignant.es, à une augmentation de l’ISOE pour un gain de 50 à 60 € par mois pour les enseignant.es et l’équivalent pour les CPE, PsyEN, professeurs documentalistes, mais rien pour les AESH et AED. La prime d’attractivité, les indemnités des CPE et documentalistes seraient aussi revalorisées.
Pour les milieux et fin de carrière, le ministère envisage de revoir les contingents d’accès à la hors classe et la classe exceptionnelle… d’ici 2025, et si Bercy le permet ! Il faudra prendre ce qu’il y a à prendre dans ce Socle et le Snes-FSU pèsera pour que cette enveloppe soit partagée le plus équitablement mais nous ne perdrons pas de vue deux choses. D’une part, la taille de cette enveloppe est largement insuffisante et aurait dû faire l’objet d’une loi pluriannuelle de programmation budgétaire afin de s’engager vraiment dans une revalorisation de nos métiers et de nos carrières. D’autre part, la revalorisation du point d’indice reste un tabou pour le gouvernement et le ministère n’envisage que des mesures indemnitaires qui coûtent moins au budget mais qui nous sont défavorables.