Dans sa circulaire académique pour la campagne d’accès à la classe exceptionnelle, le rectorat de Lille écrit que « le niveau dispositif d’avancement au grade de la classe exceptionnelle se base sur un avancement axé sur le mérite ». Chiche !
Être enseignant.e, cpe, psyEN… avec des salaires parmi les plus bas d’Europe en début, en milieu et aussi en fin de carrière... avec les classes les plus chargées d’Europe et des conditions de travail qui n’ont pas cessé de se dégrader depuis ces 30 dernières années… Après avoir subi des suppressions de postes, après avoir subi des services partagés sur plusieurs établissements… Être encore dans nos établissements, devant nos élèves, agissant au quotidien et au mieux pour les faire progresser et réussir… Être toujours là, après 30 ans dans l’éducation nationale, être encore là pour défendre et maintenir le service public d’éducation, être encore là à 55 ans, à 60 ans… Voilà ce qui fait de nous toutes et tous des méritant.es ! Et c’est parce que nous sommes toutes et tous des méritant.es, que nous devons toutes et tous être reconnu.es dans nos métiers, que nous devons toutes et tous pouvoir accéder à la classe exceptionnelle !
Pour le Snes-FSU, le « mérite » n’a pas sa place dans nos carrières et ne répond en rien aux besoins et aux enjeux du service public d’Éducation. Source d’inégalités, il n’est pas définissable, pas quantifiable, ni comparable dans les carrières très différentes de chacune et chacun, ni dans les différents environnements d’exercices que l’on rencontre dans une carrière. Le mérite n’est que l’argument utilisé régulièrement par des managers néolibéraux pour ne pas reconnaître l’engagement des personnels, les mettre en concurrence et les dévaloriser afin de faire des économies, et continuer d’affaiblir les services publics. Cette idéologie du "mérite" a d’ailleurs été utilisée pendant plusieurs années pour bloquer l’accès à la hors-classe à de nombreux collègues, les laissant au 11e échelon de la classe normale jusqu’à leur départ à la retraite. Heureusement, ce temps est révolu depuis l’accord PPCR 2017, ce qui permet à toutes et tous, aujourd’hui, d’accéder à la hors-classe. Ce progrès pour les carrières a-t-il provoqué une baisse de motivation ou d’engagement chez les personnels ? Sont-ils moins "méritants" ? On connaît tous la réponse... Nous devons donc combattre cette idéologie et contrer les discours liés au "mérite", on ne peut pas être au « top » pendant 43 ans ! On peut connaître des périodes de fatigue ou de difficultés, mais cela ne signifie pas qu’on ne fait pas le maximum pour remplir nos missions au mieux pour tous les élèves qui nous sont confiés.
Utiliser le « mérite » pour ne pas mettre un avis « TF » et donc bloquer l’accès à la classe exceptionnelle d’un collègue ne rendra pas celui-ci plus « méritant » qu’il ne l’est déjà. Au contraire, ça ne fera que créer de la déception, du découragement et de la colère, ce qui ne manquera pas, une nouvelle fois, d’accentuer la défiance envers son employeur et son institution.
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« Enseignant.e depuis 34 ans, j’ai connu autant de réformes que de ministres #MoiAussiJeSuisMéritant.e »
« A 3 reprises, j’ai été contraint.e de changer d’établissement ! #MoiAussiJeSuisMéritant.e »
« Depuis 10 ans, je suis en service partagé sur plusieurs établissements ! #MoiAussiJeSuisMéritant.e »
« Professeur.e de STI, j’ai été contraint d’enseigner la technologie, puis de changer de discipline ! #MoiAussiJeSuisMéritant.e »
« CPE affecté.e en collège ZEP, REP, RAR, APV, ECLAIR puis REP+ depuis plus de 10 ans. Malgré les conditions d’exercices difficiles, j’assume toujours mes missions en faveur de la réussite scolaire des élèves, et ce malgré les dotations insuffisantes de la vie scolaire. #MoiAussiJeSuisMéritant.e »
« Enseignant.e en allemand, je dois me battre chaque année pour sauver des heures et faire rayonner ma discipline. #MoiAussiJeSuisMéritant.e »
« J’ai été TZR pendant plusieurs années, j’ai parfois dû subir des affectations sur 2 établissements, mais j’ai assumé mes missions. #MoiAussiJeSuisMéritant.e »
« J’ai été Maitre Auxiliaire pendant plusieurs années, avant de préparer seul et réussir le CAPES. Aujourd’hui mon expérience n’est pas reconnue puisque c’est mon ancienneté de corps qui sera prise en compte pour la classe exceptionnelle. Pourtant #MoiAussiJeSuisMéritant.e »
« En 2017, sans évaluation, l’administration m’a attribué un avis "satisfaisant" par défaut et a, ainsi, retardé mon accès à la hors-classe, va-t-elle m’empêcher maintenant d’obtenir la classe exceptionnelle ? #MoiAussiJeSuisMéritant.e »
« J’ai 58 ans, l’IPR qui m’a connu pendant ma carrière est en retraite, les CE de mon établissement change tous les 3-4 ans, comment ma carrière peut-elle être prise en compte et reconnue ? #MoiAussiJeSuisMéritant.e mais on me fait comprendre que ce qui compte, c’est ce que je fais maintenant... Désespérant ! »
... Vous aussi #ToutesEtTousMéritant.es, envoyez nous vos situations (s3lil@snes.edu).
