Nous avons décidé en intersyndicale de boycotter le CTPD collèges Nord, pour protester contre le démantèlement du service public d’éducation et les restrictions budgétaires.
En voici le texte.
J’interviens ici au nom de toutes les organisations syndicales qui siègent dans ce CTPD, pour vous faire part de notre vive inquiétude pour l’avenir du service public d’éducation.
Depuis la rentrée, le secteur public et l’Education Nationale, sont la cible du gouvernement qui prétend imposer rapidement des réformes radicales, au mépris de l’avis de tous les personnels, dans un contexte économique de plus en plus difficile.
Il ne s’agit pas seulement de peser sur la fonction publique pour limiter des déficits budgétaires conjoncturels, mais bien de mettre rapidement en œuvre des réformes libérales, réforme de l’Etat et remise en cause des acquis sociaux.
Dans l’Education Nationale, cela se traduit par des réductions budgétaires, agravées par le gel des crédits, qui expliquent largement des dotations insuffisantes, des suppressions de postes et la décision de supprimer la catégorie des Etudiants-Surveillants et le dispositif des aides-éducateurs. S’ajoutent les mesures de décentralisation qui, au mépris des engagements, excluront de la fonction publique des catégories entières, copsy et atoss.
Ces mesures de décentralisation, outre qu’elles répondent en partie à la volonté de réduire le poids de le fonction publique, dans la perspective d’une Europe libérale, cache mal le désir des collectivités locales de mettre la main sur de nouveaux secteurs de compétence. C’est la porte ouverte aux privatisations, au creusement des inégalités entre les régions et au renoncement aux principes majeurs du service public.
Pour les collèges du Nord, ce budget de pénurie conduit à la suppression de plus de 150 emplois en collège et Segpa, au fractionnement grandissant de postes en BMP, précarisant les collègues qui en sont victimes, à l’augmentation sérieuse du nombre d’élèves par division, obérant les chances de réussite pour les élèves plus fragiles qui ont besoin de travailler en groupe restreint, au malaise grandissant des personnels à qui on demande toujours plus avec de moins en moins de moyens.
Dans ce contexte, les organismes paritaires, tels les CTPD, CDEN, CTPA, CAEN, deviennent plus des chambres d’enregistrement de choix établis en amont, que des lieux de dialogue et de débats. La réflexion et les propositions des interlocuteurs syndicaux ou associatifs, ne peuvent infléchir les décisions qu’à la marge. Pour ces raisons, les organisations syndicales, SNES-FSU, SE-UNSA, SGEN-CFDT et SDEN-CGT, vous informent qu’ils ne siégeront pas au CTPD convoqué ce jour.