Déclaration FPMA 20 juin 2011 SNES – SNESUP FSU
Dans le projet du mouvement : 2947 participants certifiés, agrégés et CPE (+ 400 par rapport à l’an dernier)
Les TZR représentent plus de 37 % des demandeurs, ils sont 1097 à tenter leur chance pour essayer d’obtenir un poste fixe ou une zone moins vaste, moins centrale que la zone Hainaut Cambraisis (qui accuillera 129 nouveaux TZR) ou que la zone Artois Ternois (93 nouveaux et « heureux » lauréats qui pourront prétendre à un remplacement dans toute l’académie). Dans les années 80, l’académie comptait .... 28 zones ! Le taux de satisfaction pour eux augmente (grâce à la bonification accordée) cela reste cependant en deçà de ce que nous pouvions espérer, mais quand il n’y a pas de postes, même un million de points n’y suffiraient pas. C’est le cas en Espagnol, en Lettres ou en Sciences physiques.
Au final, nous aurons près de 100 TZR en moins dans l’académie à la rentrée, avec des situations impossibles en Lettres classiques (5 TZR pour toute l’académie, qui seront mobilisés dès la rentrée sans doute pour les stagiaires), mais aussi en Mathématiques (- 25) alors que les manques sont criants, puisque vous utilisez déjà massivement des professeurs de Physique chimie pour les suppléances. Même diminution de moyens en Histoire-Géo, Lettres modernes et Anglais. Comment pourrez vous assurer les remplacements en septembre alors que vous aurez à assurer les triplettes TZR / stagiaires / tuteurs, ainsi que les remplacements des congés formation accordés en plus grand nombre cette année en ne tenant pas en compte des souhaits des collègues ? Comment accepter dans ces conditions le dogme de non remplacement d’un fonctionnaire sur deux ?
Près de 400 postes bloqués pour les stagiaires
Autre frein à la mobilité des personnels dans l’académie : le blocage de postes pour accueillir les stagiaires. Nous avons ainsi une collègue de 55 ans ayant exercé plus de 8 ans en ZEP, pour laquelle 4 de ses 5 voeux sont inopérants, car supports de stage.
Les stagiaires quant à eux seront un peu moins nombreux cette année à Lille, mais encore près de 400 à subir une entrée dans le métier d’autant plus inadmissible que vous allez ajouter à un stage temps plein une journée de formation par semaine, au moins pendant la première période. Avez vous conscience que le métier d’enseignant ne se résume pas aux 15, 18 h ou 30 h devant élèves ? Savez vous qu’il faut en moyenne 2 h pour préparer une heure de cours, que nous pouvons passer jusqu’à 20 minutes pour corriger une copie et que chaque classe comporte de 25 à plus de 35 élèves ?
Les stagiaires 2010 – 2011 ont condamné unanimement les conditions d’exercice de cette année, en particulier la lourdeur du stage en responsabilité. Ils n’admettent pas de ne pas avoir pu prendre du recul par rapport à leur enseignement, de ne pas avoir pu souffler, de ne pas avoir pu reprendre confiance ou s’être rendu disponible pour leurs élèves, en plus de la pression qu’ils ont eu à subir jusqu’à maintenant pour leur validation.
Sur l’ensemble des participants maintenant, le taux de satisfaction pour ce mouvement n’est pas bon, comme c’est le cas depuis quelques années : si 52,1 % des participants ont une mutation, le taux de satisfaction dégringole à 27,6 % si l’on ne prend en compte que les volontaires.
143 demandeurs de mutations obligatoires partent en extension, soit 9,3 % de l’ensemble des résultats de mutations, pourcentage qui monte à 20 % si on le rapporte aux seuls résultats des demandeurs obligatoires. Ces derniers peuvent aussi être considérés statistiquement satisfaits, alors qu’ils ne le sont pas du tout puisqu’arrivant sur un vœu tout poste académie ou ZR suite à une MCS (c’est le cas pour 44 des 206 MCS).
AMELIORER, MAIS DANS LE RESPECT DES REGLES ET DES PERSONNELS !
Dans ce contexte, vous avez tenté d’améliorer le projet, mais parmi ces « améliorations » :
certaines consistent à ne pas affecter des personnels sur les postes auxquels ils pourraient prétendre avec leurs barèmes.
Elles sont sources d’inégalités entre collègues titulaires d’un poste fixe qui peuvent participer à ce « troc » et les TZR exclus d’emblée pour ce mouvement, et à l’avenir de toute perspective de muter.
Nous n’avons aucune garantie que toutes les situations aient été examinées : la plupart des chaînes que vous proposez concernent des améliorations de MCS, de cas médicaux ou de cas DRH.
Chacune de ces situations doit donc être examinée avant le traitement général de la discipline concernée, au nom des principes que le SNES-FSU a toujours défendus, à savoir respecter l’égalité de traitement entre tous les personnels, selon des règles connues au préalable et facilement compréhensibles de tous, avec la possibilité pour les demandeurs de mutations en consultant les barres d’entrée de pouvoir vérifier a posteriori qu’ils n’ont pas été lésés.
Chacune des situations qui ne répondrait pas à ces règles qui sont le fondement du paritarisme doit être rectifiée sous peine de jeter la suspicion sur le résultat et de générer des conflits entre collègues.
Pour es collègues MCS qui ont été placés sur leur dernier voeu ZR au lieu du voeu ACA, quel critère a été utilisé pour cela ? Tous les collègues ont-ils été contactés ? Cela ne concerne-t-il seulement les collègues qui vont ont contactés ? Qu’en sera-t-il pour les collègues après les FPMA qui estiment que la REA est trop éloignée ?
Autre nouveauté cette année, l’affectation en CLAIR dont l’acronyme est particulièrement mal choisi : comme pour les RAR, ces postes spécifiques n’attirent pas, puisque 45 restent vacants sur les 85 possibles, surtout quand ils sont éloignés de la métropole lilloise.
Les établissements sont pourtant pourvus quand les postes ont été réinjectés dans le mouvement, preuve que ce sont bien le recrutement local, la lettre de mission et l’obligation de rester 5 ans qui rebutent les personnels. Nous souhaitons que vous précisiez bien aux collègues qui intègrent un poste en établissement CLAIR par le biais du mouvement « normal » qu’ils ne sont pas liés par les obligations acceptées par ceux qui postulent au mouvement spécifique.
Nous voulions cependant attirer l’attention sur le bilan du mouvement en technologie : sur 130 demandeurs de mutations, 88 sont en génies et 42 titulaires du CAPET de technologie. 81 obtiennent une mutation, 66 en génies et seulement 15 en technologie. Nous connaissons tous ici la situation des professeurs de STI dont les disciplines sont mises en extinction par l’arrêt de leur recrutement et la réforme du lycée et de la voie technologique, nous aimerions également que tous soient ici sensibles à la situation des enseignants de technologie, malmenés à l’inter, dans leurs missions pédagogiques et dorénavant à l’intra, alors qu’ils ont effectué de longs services en ZEP et qu’ils aspirent à une mobilité choisie. Nous ferons des propositions d’amélioration du mouvement en ce sens.
TZR : à quoi servent les préférences demandées par le rectorat ???
Nous avons appris vendredi que vous ne teniez pas compte des préférences pour établir le premier RAD alors que les zones sont devenues très vastes (c’est à se demander pourquoi vous leur avez demandé d’en formuler !). Nous nous arrêterons donc sur chaque nouvelle affectation en ZR pour avoir le RAD et les préférences émises par le collègue afin de faire rectifier le point de chute que vous avez prévu si nécessaire : vous ne pouvez en effet pas décider d’affecter au plus près pour faire faire des économies au rectorat et imposer aux TZR un RAD éloigné de leur domicile.
Parmi les points plus traditionnels que nous souhaitons aborder dans le cadre de cette déclaration :
la circulaire intra et la façon dont elle est rédigée sur les mesures de carte scolaire : elle est claire dans le principe énoncé page 19, le collègue doit être réaffecté au plus proche de son ancien poste, sauf si des voeux formulés en clair et non bonifiés lui sont accessibles avec son barème. La confusion vient de la page 21 qui laisse croire que les personnels sont réaffectés au plus proche de leur premier voeu même s’il est non bonifié. Cela provoque l’incompréhension quand ce n’est pas plus chez certains « bénéficiaires » de MCS quand ils constatent le résultat de leur mutation. Je pense que nous avons le même exemple en tête en anglais.
la bonification pour les agrégés : 251 agrégés participent au mouvement, dont 164 avec les 300 points, 57 obtiennent un lycée, mais 32 étaient déjà en lycée … Nous maintenons notre opposition à cette bonification qui ne sert qu’à choisir son établissement ou, le plus souvent, à masquer les centaines de suppressions de postes en lycée en faisant croire aux personnels qu’ils pourront y entrer. Si vous voulez affecter les personnels en lycée, arrêtez d’y supprimer des postes !
Nous sommes également opposés à la bonification que vous avez introduite pour les personnels enseignant hors discipline : elle est illégale sur le plan juridique et condamnable sur le plan pédagogique puisqu’elle vise à valoriser l’absence de compétences et de formation. Elle sert donc avant tout à vous procurer un vivier d’enseignants acceptant d’être utilisés à temps plein hors discipline dans l’espoir pour eux d’obtenir un poste grâce à la bonification substantielle que vous accordez. Pour la plupart de ces enseignants, elle ne servira à rien en l’absence de postes, il n’y a qu’en lettres modernes qu’elle a des effets, en relevant encore les barres intra, alors que les collègues utilisés en lettres classiques ont effectué beaucoup moins qu’un mi temps en latin et que les postes sont rares dans cette discipline en lettres.
A l’issue de ces FPMA, nous aurons des collègues qui vont découvrir qu’ils sont affectés sur un poste à complément de service. Nous vous demandons de rappeler les règles, à savoir que le titulaire d’un établissement qui a accepté le complément de service lors du conseil d’administration de préparation de rentrée plutôt qu’une carte scolaire, doit le faire en septembre et ne pas chercher à imposer son choix à un nouvel arrivant.
Enfin, nous sommes demandeurs d’informations sur l’affectation des stagiaires et notamment le calendrier.