Monsieur le Recteur de l’Académie du Nord-Pas-de-Calais,
En cette fin d’année scolaire, c’est à dire à l’approche des examens, notre gouvernement veut démanteler l’Éducation Nationale et nos pensions pour faire bon poids. En ce qui nous concerne, nous n’avons donc choisi ni de mettre le feu aux poudres, ni le moment de l’amorce. Mais une fois aux poudres le feu mis, à moins de souhaiter l’explosion, il est exclu d’hésiter sur l’instant opportun pour l’éteindre : on doit l’éteindre, sans délai. Encore faut-il que sur ce feu de l’huile ne soit point jetée. Nous ne prenons pas ce chemin semble-t-il.
En effet, dans l’espoir de freiner notre mouvement, vous menacez les personnels de prélever sur leur salaire non seulement les journées de grève, mais aussi celles qui, non ouvrables ou libres à l’emploi du temps, seraient comprises entre les premières. Une telle mesure, bien qu’elle n’ait jamais été appliquée à ce jour, aurait certes une fâcheuse incidence sur nos feuilles de paye, mais elle n’entamerait pas notre fidélité aux principes qui nous animent : nous ne sommes point si vénaux que vous l’escomptez ; mais que vous l’escomptiez nous détermine plus que jamais à poursuivre notre grève.
Pour dissimuler notre mécontentement à l’opinion, vous refusez aux caméras l’entrée de nos établissements.
Cette logique exigerait du Ministre de l’Intérieur qu’il leur interdise également « l’entrée des rues », si l’on peut dire, faute de quoi votre but ne pourrait être atteint. De la sorte, nous ne changerions plus seulement de modèle social mais aussi de régime politique.
Nous espérons très sincèrement, Monsieur le Recteur, que vous reviendrez à des dispositions plus conformes à notre tradition démocratique.
Veuillez agréer, Monsieur le Recteur, l’expression de nos sentiments respectueux et soyez persuadé de notre total attachement au service national d’éducation.