Le congrès académique du SNES apporte son soutien plein et entier à Michel BURY, enseignant d’arts plastiques au collège Triolo de Villeneuve d’Ascq, victime d’une sanction décidée par le Recteur de l’académie de Lille sur proposition de la Commission disciplinaire réunie le 27 janvier 2005 : déplacé d’office, il vient d’être affecté dans un LP !
Déjà profondément meurtri par la sanction et les mois qui l’ont précédée, Michel Bury est très affecté par l’affectation dans un LP, confronté à un enseignement et des programmes d’arts appliqués complètement nouveaux pour quelqu’un qui a enseigné pendant plus de 27 ans les arts plastiques dans un collège.
Ce collègue a été en butte avec la direction de son établissement depuis ses interventions comme élu au Conseil d’administration entre novembre 2001 et février 2002.
Au printemps 2002, la Principale, profitant d’un différend avec un parent d’élève à propos d’une évaluation, avait saisi l’Inspection académique : elle avait signalé des réalisations faites durant l’activité professionnelle de M. BURY et ce pendant plusieurs années. Ces réalisations étaient connues de tous en raison de leur exposition lors de diverses manifestations de l’établissement, certaines ayant eu lieu en présence des autorités académiques. : l’IA du Nord, après examen, avait classé l’affaire.
En 2002-2003, la Principale a utilisé la notation administrative mais le collègue obtient satisfaction lors de la CAPA qui examine les contestations, le Recteur demandant au chef d’établissement de revoir les appréciations portées sur M. BURY et sur deux autres de ses collègues. Dans le même temps, la Principale alerte l’IPR de la discipline lors sa venue dans l’établissement au printemps 2003. Sur la base d’un rapport de ce dernier qui n’a pas rencontré l’intéressé à cette occasion, le Recteur décide d’une inspection pédagogique : le collègue est inspecté en mai 2003 et aucune suite administrative n’est alors donnée par le Rectorat.
C’est en janvier 2004, trois ans après son arrivée à la tête de l’établissement et sans aucune plainte d’élève ou de parent, que la principale demande au Recteur d’utiliser les pièces déjà portées à sa connaissance lors du rapport de l’IPR au printemps 2003 pour déclencher une procédure judiciaire. Après une enquête minutieuse, le procureur de la République a classé ce dossier sans suites.
A la rentrée 2004, un incident, monté en épingle, est utilisé par la Principale pour obtenir du Recteur une suspension du collègue : les mêmes pièces constituant l’essentiel du dossier disciplinaire.
Pendant 4 mois, le rectorat ne procède à aucune enquête, ne recueille aucun témoignage, accepte les quelques accusations sans les vérifier, ignore des dizaines de témoignages de collègues, de parents, d’anciens élèves qui insistent sur le sérieux, le dévouement et la compétence de cet enseignant. Dès septembre 2004, ses collègues ont entrepris plusieurs démarches pour interpeller le rectorat et témoigner leur solidarité.
Durant la Commission disciplinaire, les seules charges seront finalement quelques dessins réalisés des années auparavant : certains avaient fait l’objet d’expositions au collège qui avaient valu à Michel BURY les félicitations, non seulement de l’administration du collège mais aussi de l’inspection d’Académie.
Le dossier est vide, Michel BURY n’a pas failli : nous sommes donc en droit de nous demander ce qui motive une sanction.
Parce que nous refusons l’injustice, parce que nous refusons cette atteinte à l’honneur et à l’intégrité de cet enseignant, parce que nous sommes profondément attachés aux valeurs de la démocratie et de l’école, nous refusons de considérer cette sanction comme définitive.
La section académique du SNES appuie Michel Bury pour les recours qu’il engage contre la sanction qui le frappe et poursuit son action au sein du comité de soutien.
Le congrès académique mandate sa délégation au congrès national pour que cette motion soit proposée au congrès du Mans.
Votée à l’unanimité .