Déclaration SNES au conseil d’administration du 22 juin 2010.
Collège Jules Verne Maubeuge
Dans le cadre de la préparation de la future année scolaire, nous tenons à informer et alerter les membres de la communauté éducative des réformes qui vont dégrader les conditions de travail des élèves et des enseignants.
Il s’agit d’abord de la réforme de la formation des enseignants qui en réalité seront bien peu formés. A la rentrée, les enseignants qui ont obtenu le CAPES auront 18 heures de cours à assurer sans aucune formation préalable. Lors des six premières semaines de l’année, le stagiaire et un enseignant chargé de l’encadrer ( mais lui aussi n’ayant eu aucune formation pour le faire) devraient travailler en doublette, laissant leurs élèves à un remplaçant, ou, pire sans cours en raison du manque de personnels. Deux fois deux semaines de formation doivent se produire pendant l’année. Ainsi les élèves auraient quatre professeurs différents dans l’année.
Le collège Jules Verne devrait accueillir un professeur stagiaire en histoire géographie. La quasi totalité des professeurs du collège ont signé un refus d’être tuteur afin de faire pression sur le rectorat pour éviter la mise en place de cette réforme. Nous demandons au chef d’établissement d’envoyer un courrier au rectorat afin d’expliquer que les conditions d’entrée dans le métier d’enseignant ne sont pas les meilleures dans un établissement d’éducation prioritaire.
Il s’agit ensuite de la transformation radicale du rôle des Conseillers d’orientations psychologues avec le développement d’une conception de l’orientation, beaucoup plus axée sur la gestion des flux d’élèves que sur le développement de leurs capacités, avec la disparition de certains CIO et avec une intervention limitée aux élèves handicapés, décrocheurs, ou relevant d’un dispositif particulier. L’apport du psychologue est complètement mis de côté, l’orientation est réduite à l’information sur l’orientation qui reviendra aux professeurs principaux qui ne sont ni compétents, ni formés pour cela et qui sont de jours en jours d’avantage sollicités par de multiples autres tâches et réunions. Déjà surgissent des entreprises proposant un bilan de compétences pour un élève pour 3 à 600 euros, alors que ce bilan était jusqu’alors gratuit.
Il s’agit aussi d’une réforme du lycée bien opaque pour les parents d’élèves, ainsi les parents savent-ils ce que sont les enseignements d’exploration ? Lesquels seront offerts aux élèves dans les deux lycées de Maubeuge, quels seront leurs contenus (l’intitulé étant parfois nébuleux) et comment se fera la sélection des élèves quand il y aura trop de demandeurs pour un même enseignement d’exploration ?
Il s’agit enfin de la réforme des retraites et pensions. Cette réforme va à rebours de l’histoire des sociétés : l’être humain a toujours cherché à rendre le travail moins pesant en réduisant par exemple le temps de travail, d’autant plus que nous sommes dans une société dont l’augmentation des profits est proportionnellement beaucoup plus forte que la croissance démographique. Le projet en débat n’apporte que des solutions à court terme et insatisfaisantes. Or, le financement des retraites est possible car les richesses ne cessent d’augmenter il suffit de rééquilibrer la répartition de la valeur ajoutée : augmentation des salaires, du nombre de cotisants en créant de l’emploi et donc des prélèvements sociaux.
Allonger la durée du temps de travail c’est priver les travailleurs des bénéfices du progrès humain (l’espérance de vie en bonne santé n’est que de 64 ans), c’est de fait réduire les pensions par la décote et c’est casser la retraite par répartition en encourageant les dispositifs individuels d’épargne par capitalisation mais seulement pour ceux qui le pourront.
Le SNES appel à s’opposer à ces réformes par la grève et la manifestation le jeudi 24 juin, et dès le mois de septembre.