Les réformes successives des politiques publiques, qui remettent en cause les acquis de 1945 se traduisent par le recul massif des services publics et une baisse du nombre des fonctionnaires d'État.
La FSU, malgré son dynamisme, échoue à s'élargir aux autres fonctions publiques.
Avec l'évolution des règles de représentativité, la FSU, majoritaire dans la fonction publique d'État, doit être une force de proposition pour un nouvel élan du syndicalisme, à condition que sur le terrain les syndiqués eux-mêmes créent de nouvelles dynamiques justifiant cette recomposition.
Quoi qu'il en soit, les rapprochements envisagés doivent se faire sur des bases claires et des exigences fermes, même si, ponctuellement, l'unité peut se faire au-delà de la diversité des sensibilités. A ce titre, l'échec des CLUI ne fut pas tant dû à un « contexte défavorable » qu'à la difficulté des confédérations à reconnaître le poids de la FSU dans le champ interprofessionnel. Si l'unité semble aujourd'hui réalisée et maintenue autour d'un large texte commun, comment oublier qu'aucune organisation ne s’est offusquée de voir le président choisir ses interlocuteurs après le 19 janvier ou refuser la présence de la FSU à la table ronde sur la question de l’emploi public. Les logiques d'appareils sont toujours vivantes. Feindre de l'ignorer serait une erreur.
La priorité de notre syndicalisme doit rester la défense des personnels et des solidarités tout en gardant notre volonté de transformation sociale. Notre projet éducatif est indissociable de notre projet de société fondant d'ailleurs en grande partie notre lutte pour la défense et le développement des services publics. Il faut donc se demander avec quelle confédération nous pouvons travailler le plus facilement sur ces bases.
Nos choix de réorganisation s'effectueront lorsque nous aurons clarifié nos positions à l'interne : un rapprochement avec la CGT est envisageable, mais son concept de « syndicalisme rassemblé » en est-il le meilleur cadre ? Un tel rapprochement peut-il s'envisager sans une réciprocité où notre syndicalisme participerait à la construction d'un projet syndical commun ? Ce rapprochement ne saurait de toutes façons être l'étape ultime de la réunification syndicale que nous voulons.
Il faut dès maintenant prendre le temps mener à l'intérieur du SNES et de la FSU un véritable débat pour clarifier nos positions et faire des propositions ; les syndiqués devront à chaque étape être informés et consultés.
Philippe Lestang S2 Nord.