Les personnels des collèges et lycées de l’académie étaient en grève aujourd’hui, à l’appel national de la FSU, de la CGT, de SUD-Education et à l’appel académique du SNETAA-Eil.
Depuis l’an dernier, le rectorat et le ministère ont pris l’habitude de tricher sur les chiffres de grévistes en proposant des pourcentages minorés car calculés à partir de l’ensemble des personnels de l’établissement et pas de celui des « attendus ». Un collège du bassin de Lens est ainsi passé en quelques minutes de 20 % de grévistes à 52,1 % en rectifiant le nombre de personnels réellement attendus le 24 novembre (en dehors des stages ou congés maladie), l’administration se rappelant un peu tard que des collègues commençant après 10 h avaient annoncé la veille qu’ils seraient grévistes !
Nouveauté cette année : malgré plusieurs appels, il ne nous a même pas été possible d’obtenir le chiffre du rectorat, y compris falsifié selon la méthode décrite ! Un tel mépris n’est pas acceptable, il est une nouvelle preuve que le « dialogue social » tant prôné par nos dirigeants n’est qu’incantatoire, que ce soit au niveau ministériel ou du rectorat de Lille.
La réalité, c’est que plus de 36 % des collègues n’étaient pas à leur travail aujourd’hui pour protester contre l’annonce de 16 000 nouvelles suppressions de postes, pour réclamer une véritable revalorisation salariale, pour dénoncer la dénaturation de leur métier et l’alourdissement de leur charge de travail induites par les réformes en collège et en lycée (livret de compétences, diminution des horaires disciplinaires et donc augmentation du nombre de classes à charge, réforme du lycée ..) et l’augmentation des effectifs par classe induite par les 6 000 suppressions de postes qui ont ponctionné l’académie de Lille depuis 10 ans. Les personnels et les étudiants ont manifesté également pour obtenir une formation professionnelle à la hauteur des enjeux que recouvrent nos missions. La manifestation à Lille a rassemblé 3000 personnes, elle a été précédée de rassemblements locaux (Boulogne, ...) et d’assemblées générales dans une dizaine de villes de l’académie.
Cette première action est un avertissement : il y a urgence à ouvrir de véritables discussions, faute de quoi le SNES, avec la FSU, décidera de suites rapides de l’action et un conflit lourd s’enclenchera entre le ministre et la profession. L’intersyndicale réunie à Lille ce soir a proposé une campagne d’information à destination des personnels, des parents et des élèves, ainsi qu’un nouveau temps fort national avant les vacances, suivi d’une manifestation nationale en janvier. Le 1er décembre, le SNES réunira ses instances pour prendre des décisions sur les suites en fonction des réponses ministérielles.
Le secrétariat du SNES académique