Situation dans les établissements – état d’esprit des collègues

Un tour de table fait tout de suite ressortir un malaise général, profond et très inquiétant. Les collègues présents sont en souffrance, débordés par le travail à fournir. Tous évoquent, pour eux-même ou des connaissances, des arrêts maladie pour dépression, des burn-out ou des états de stress très importants.

3 ans après la mise en place de la réforme STI2D, les collègues ne savent plus par quel bout l’appliquer. Ils avancent au jour le jour et n’ont aucune visibilité à long terme. Ce n’est pourtant pas faute de s’y investir : ils évoquent des semaines à plus de 50 heures de travail et des jours passés dans leurs établissements bien au-delà de leur emploi du temps et pendant les vacances pour gérer les problèmes de commandes, de maintenance, d’installation, de prise en main, d’achat de matériel … etc
Ce temps non pédagogique passé dans les établissements est présenté comme un problème fondamental soulevé plusieurs fois. Il prend de plus en plus d’importance au détriment du temps pédagogique et rend paradoxalement impossible la maîtrise et la mise en place de cette réforme.

A cela s’ajoute, pendant le 1^er trimestre, un temps considérable passé à préparer les projets de bac avec un travail et des documents à compléter très et trop chronophages (exemples ici).

Concernant les formations, les collègues font état d’une formation insuffisante et inadaptée trop souvent prise sur le temps libre qu’ils n’ont plus.

Ils se disent sous pression de l’inspection (infantilisés et soumis à des visites ou inspections « pression »), alors qu’ils ressentent le besoin d’être soutenus.

Dans ces conditions, il est impossible d’organiser un travail d’équipe dans les établissements, de préparer les séances et activités pour les élèves, de se former ... de se sentir serein et bien dans son travail.

Un collègue STI confit avoir choisit par défaut d’enseigner la technologie pour ne plus être TZR. Il ne regrette pas son choix quand il voit ce qu’est devenu l’enseignement technologique au lycée et lorsqu’il entend les difficultés évoquées par ses collègues.

A noter également, qu’un collègue de technologie nous fait part du même constat avec la réforme de sa discipline. Il y reconnaît les mêmes méthodes et mêmes problèmes qui font que 5 ans après la réforme, il est dans le même état d’esprit que les collègues sti2d mais avec l’avantage en collège de ne pas avoir un bac à préparer.

Évolution des effectifs STI2D / STI2A dans l’Académie

Nous avons présenté les chiffres que le rectorat a communiqués au SNES / FSU lors du comité technique académique d’octobre 2013. Ces données montrent qu’après plusieurs années de baisse, les effectifs semblent se stabiliser depuis 2012. Il faut cependant avoir à l’esprit que toutes les autres filières suivent la même tendance et de plus, que depuis quelques années, le nombre d’élèves orientés en seconde générale et technologique augmente. A titre d’exemple : +2 à 3% d’augmentation pour l’académie de Lille (voir ici).

CHSCT / Réunion au ministère

Cette année scolaire a démarré par une terrible nouvelle avec le suicide de Pierre Jacque, professeur d’électronique en série STI2D au Lycée Antonin Artaud de Marseille.

Les raisons invoquées par le collègue pour expliquer son geste font largement écho à ce qu’expriment tous les enseignants de STI et aux analyses syndicales du SNES-FSU sur la souffrance professionnelle, le métier et sur la réforme des séries STI2D. Cette réforme a été portée par une grande partie des corps d’inspection en exerçant de fortes pressions sur les personnels.

Alors que le SNES a interpellé l’institution à plusieurs reprises pour lui faire part de la souffrance des collègues STI2D et de problèmes engendrés par la réforme depuis 3 ans, il aura fallu ce drame pour que le ministère commence à tenir compte de nos analyses, de nos craintes et de nos avertissements : ici

Comptes-rendus des CHSCT et des réunions au ministère

Pour mémoire :

– L’alerte du SNES au CHSCT ministériel du 10 octobre 2012
– Le courrier et l’alerte du Snes de Lille au Recteur en décembre 2012
– Nouvelle interpellation du ministère en septembre 2013 par SNES-FSU

Rappel du rôle des CHSCT :

– 4 pages SNES / FSU Lille
– 8 pages SNES national

Bilan PAF 2013

21 stages STI2D / TECHNO proposés. 4 ont été fermés en STI2D : voir détails

Enquête S3 de Lille / Les attentes des collègues

Le S3 de Lille a lancé en novembre une enquête STI2D auprès de ses adhérents : conditions de travail, réforme, évaluation, métier.
L’analyse des réponses confirme, sans surprise, la souffrance et la charge de travail rencontrées par les collègues. Elle met en évidence des problèmes liés à la formation des professeurs et à l’évaluation des élèves. Cette enquête confirme également toutes les analyses du SNES depuis la mise en place de la réforme et les témoignages entendus. Les résultats de celle-ci ont été transmis au SNES national.

Mutations

Un bilan du mouvement intra 2013 a été fait lors du Comité Technique Académique d’octobre 2013. D’après un document du département des Personnels Enseignants, 14 SII et 3PLP ont muté en Technologie pour 30 demandeurs. Nous relevons que depuis 3 ans, ce sont 105 SII qui ont été stabilisés sur des postes de Professeurs de Technologie.

Chacun sait que cette stabilisation s’est faite par défaut. En effet, les collègues SII sont, depuis des années, las d’attendre un poste dans leur discipline en lycée et las d’être envoyés faire des remplacements en Technologie d’un collège à un autre chaque année.
Pour le SNES-FSU, Il est anormal que cela se fasse aux dépens des collègues de Technologie participants au mouvement intra ces trois dernières années. Ces derniers l’ont bien compris et sont très mécontents de se voir privés de postes attendus depuis longtemps.
Lors du C.T.A., nos représentants ont interpellé l’administration sur ce problème. Le rectorat a reconnu que les professeurs de Technologie sont lésés sans pour autant envisager des modifications pour les prochaines mutations.

Mutation en technologie depuis 3 ans :

Analyses et propositions du SNES