Le Snes et des représentants des MI-SE a été reçu en audience par le ministère de l’Education Nationale à propos de la disparition des Etudiants-Surveillants, les 8 et 10 Octobre 2002.
Le constat est malheureusement clair : le ministère veut la disparition des Etudiants-Surveillants. La seule vraie constante est qu’ils sont trop payés pour ce qu’ils font.
Il est évident que le ministère ne maîtrise pas du tout le dossier. Aucun bilan n’est disponible, ni national, ni académique. On reproche aux MI-SE tout et n’importe quoi : « qui veut noyer son chien… ».
Le ministère s’inscrit délibérément dans la logique de la création d’un nouveau corps qui regrouperait toutes les tâches qui incombent actuellement aux MI-SE et aux Emplois-Jeunes ; lorsqu’on lui fait des propositions pour améliorer le statut des MI-SE et le service rendu aux élèves, il est dans l’embarras…
Nous avons démonté les reproches, souvent fondés sur des bruits de couloirs et jamais argumentés, les uns après les autres :
– « le statut des MI-SE ne permet pas de couvrir tous les postes, certains trop éloignés des facs ne sont jamais pourvus… » Le ministère ne peut apporter aucun chiffre, le statut d’étudiant salarié a disparu depuis plusieurs années, certaines académies ne recrutent plus avec le bac mais avec le Deug à minima… recruter tout l’éventail des étudiants permettrait sûrement de résoudre certains problèmes ; pourquoi ne pas prévoir des abaissements du temps de service en fonction de l’éloignement ? ( ???)
– « les surveillants n’ont aucune formation ». Nous sommes d’accord pour que les rectorats remettent en place des formations adaptées qui permettent aux jeunes surveillants de prendre en compte leur mission éducative.
– « Ils sont souvent absents en période d’examen ou de concours ». Si le nombre des postes était plus important, si les possibilités de remplacement existaient pour des périodes inférieures à 15 jours, les absences seraient moins dramatiques (ndlr : les inutiles ne sont utiles que lorsqu’ils sont absents) …
– « Ils ne répondent pas à tous les besoins des établissements ». Aucun statut n’a jamais prévu qu’un quelconque corps soit polyvalent, s’il y a des besoins, il faut recruter des personnels statutaires correspondant aux besoins ; et si les Emplois-jeunes ont révélé de nouveaux besoins, il faut créer des postes statutaires correspondants plutôt que de vouloir éteindre la catégorie des MI-SE. (Rappel : le mot-clé depuis quelques mois : besoin des établissements ; les personnels n’existent plus en tant que tels, mais comme réponse à des besoins !! Sans doute est-ce la traduction du terme : service public, réactualisé !)
– « leur statut est contraignant, et c’est cher payé pour 28 ou 34 heures ». Nous étions enfin arrivés à l’endroit où le bas blesse ! La notion d’aide sociale, par le travail, n’est plus à l’ordre du jour. Le gouvernement ne comprend pas qu’un texte de loi puisse permettre à des jeunes d’origine modeste d’accéder à un niveau social supérieur à celui de leurs parents par un travail « subventionné ». C’est la vérité des prix à la Madelin ! Le ministre Ferry s’est d’ailleurs positionné contre « le salaire étudiant ! » Il ne veut plus vous payer pour étudier et travailler, ce n’est pas pour vous payer à ne rien faire (sic) !
Ces 2 audiences se sont conclues de la même manière : il ne faut pas attendre compréhension ou humanité (je n’ose plus dire : social), de la part de nos gouvernants. La seule réalité est celle de la rentabilité. Et si nous pouvons changer les projets en cours, ce ne sera que par le rapport de force : les MI-SE ne servent à rien : leur absence, les jours de grève prouvera sûrement le contraire. C’est malheureusement un exemple à contrario qui prouvera que priver chaque année, des dizaines de milliers de jeunes, de l’accès à l’université coûtera beaucoup plus cher à la nation que les crédits actuellement investis pour les Etudiants-surveillants.
Il est urgent que chacun se sente concerné : face à un mur, il n’y a que la mobilisation de tous qui pourra l’ébrecher.
11 octobre 2002