Le gouvernement s’apprête à faire adopter une réforme du système ferroviaire.

Cette réforme, sous couvert d’une unification du service public, amènera en réalité un morcellement supplémentaire de la SNCF. Celle-ci serait éclatée sur trois établissements publics sans cohésion entre eux.
Cette réforme, inspirée comme tant d’autres par la commission européenne, se ferait au détriment des cheminots et des usagers du service public. Elle est le prélude à une privatisation du rail dont on a pu mesurer les ravages au Royaume Uni.

Face à cela, les cheminots et les cheminotes, avec leurs organisations syndicales, réagissent vigoureusement par une grève reconductible massivement suivie. Cette situation aurait pu être évitée par ce gouvernement qui n’a pas tenu compte des actions de ces derniers mois : deux grèves de 24h et une manifestation importante. Il n’a pas tenu compte non plus du préavis de grève, temps normalement prévu pour des négociations.
La FSU 59-62 dénonce l’instrumentalisation des usagers en général et des candidats au bac. C’est un chantage qui contribue de fait à discréditer le mouvement et à remettre en cause le droit de grève.

La FSU 59-62 soutient le combat des cheminots pour une SNCF au service des usagers et respectueuse des droits de ses salariés. Elle demande au gouvernement d’ouvrir de véritables négociations avec les organisations syndicales en lutte de la SNCF, d’autant qu’elles sont porteuses d’un projet ambitieux pour le service public.


Communiqué de l’UNL

BAC 2014 ET GRÉVE SNCF :
LES LYCÉENS REFUSENT D’ÊTRE PRIS EN OTAGE PAR LE GOUVERNEMENT

Le 17 juin prochain sera débattu par le Parlement le projet de réforme ferroviaire. Les principaux syndicats de cheminots sont, depuis le début de la semaine dernière, rentrés en grève pour dénoncer la réforme.

Le gouvernement n’a pas su apporter de réponse à cette crise sociale, celle-ci se poursuivra ainsi dans le début de la semaine prochaine, et risque de perturber fortement les épreuves du baccalauréat qui démarrent dès lundi.

Les lycéens refusent d’être instrumentalisés

Le gouvernement a d’ores et déjà commencé à faire pression sur les cheminots en les accusant de prendre en otage les lycéens.

L’UNL, en tant qu’acteur du mouvement social, est attaché au droit de grève et refuse que les lycéens soient utilisés pour écraser la contestation sociale.
Nous ne servirons pas de prétexte à François Hollande pour se dérober à son obligation de dialoguer avec les syndicats professionnels.

Nous comprenons les cheminots qui se battent et demandons à ce qu’ils soient entendus au plus vite : nos examens n’ont pas à pâtir de l’incapacité du gouvernement à dialoguer avec le camp social.

L’UNL au côté de tous les lycéens avec SOS bac

Pour les centaines de milliers de lycéens qui révisent le baccalauréat depuis plusieurs semaines déjà, les perturbations des réseaux ferroviaires sont un stress supplémentaire à gérer.
Le gouvernement a annoncé des mesures pour les lycéens touchés par le mouvement de grève : les candidats qui auront jusqu’à une heure de retard pourront bénéficier d’une heure de composition supplémentaire. L’UNL se réjouit de cette mesure permettant aux lycéens d’aborder leurs épreuves avec davantage de sérénité mais reste vigilant sur sa réelle application.
Dans ce contexte où des difficultés organisationnelles s’ajoute au stress des révisions, l’UNL sera aux côtés des lycéens dès demain avec la campagne SOS bac qui permettra, en partenariat avec l’UNEF, de mettre à disposition des candidats au BAC une ligne téléphonique pour répondre à toutes leurs questions et les aider à faire face aux difficultés liées au déroulement de l’épreuve.

Corentin Durand
Président de l’Union Nationale Lycéenne


COMMUNIQUE de soutien aux cheminots en lutte à l’initiative

de professeurs de philosophie - 15 juin 2014

Monsieur le Président de la République, Monsieur le Premier Ministre,
Vous venez l’un et l’autre de sommer les cheminots grévistes de cesser séance tenante leur grève pour, avez-vous dit, ne pas gêner les usagers, spécialement les candidats au baccalauréat.
Professeurs de philosophie, nous agissons depuis des années pour défendre, entre autres, nos conditions de travail lourdement dégradées et pour obtenir une organisation du baccalauréat qui soit digne de son statut de premier grade universitaire. Et nous avons le sentiment d’avoir en face de nous les mêmes obstacles austéritaires et les mêmes contre-réformes euro-libérales que celles que dénoncent aujourd’hui les cheminots grévistes. C’est dire que nous apprécions peu la tentative d’opposer les grévistes du transport aux personnels et aux usagers de l’Education nationale !
Si vraiment, MM. le président de la République et M. le Premier ministre, vous voulez rendre service aux candidats au baccalauréat, et spécialement à ceux qui s’apprêtent à passer l’épreuve de philosophie ce 16 juin, il y a mieux à faire que d’appeler sur un ton patronal et moralisateur à la cessation de la grève, laquelle reste que l’on sache, un droit constitutionnel imprescriptible.
Ce moyen, c’est d’écouter les cheminots grévistes et leurs organisations largement
majoritaires à la S.N.C.F. car ils agissent contre la dégradation du service public, pour la sécurisation des voies, pour la réunification véritable de la S.N.C.F. dans le cadre d’un service public d’Etat unique, contre la détérioration de leurs conditions d’emploi, de salaire et de travail et contre les tendances à privatiser le service public ferroviaire.
Ce n’est donc aucunement la grève qu’il faut diaboliser en recourant aux vieux « trucs » de mobilisation anti-grévistes qu’emploie d’habitude la droite.
C’est aussi d’améliorer radicalement les conditions de préparation et de passage du
baccalauréat. Par exemple, en rétablissant tous les dédoublements en philosophie (S et séries techniques) et en les instaurant en L et en ES.
C’est aussi d’écouter les revendications portées par les syndicats et par les associations de professeurs de philosophie au lieu, pour l’essentiel, de leur répondre de manière dilatoire en maintenant les dégradations qu’a causées le ministère Chatel.
Veuillez recevoir, M. le Président de la République, M. le Premier Ministre, nos salutations républicaines.