Rentrée des TZR... de nouvelles raisons de faire grève !
La réunion du lundi 30 au matin qui a rassemblé au moins 80 personnes et les nombreux appels des collègues nous ont donné un échantillon encore ahurissant des modalités de cette rentrée.
Les stagiaires
Nous en avions parlé en juillet, (cf « tzr et réforme des stagiaires ») la réforme de la « formation » se fait dans la plus grande confusion. Les stagiaires viennent de découvrir leur affectation (vendredi soir pour les derniers) et doivent affronter la rentrée sans bien connaître ce qui les attend. Ainsi, la 1re période de l’année dite « d’accompagnement », du 2 septembre au 9 octobre doit-elle permettre aux stagiaires de se former grâce à un trio constitué d’un tuteur, d’un TZR et de lui-même. Comment fonctionne ce trio ? C’est bien là la question ! Dans certaines disciplines, des TZR ont reçu des ordres de mission pour remplacer 9H le stagiaire et 9H le tuteur. Dans d’autres, il ne s’agit que de remplacer le stagiaire (toujours sur 9H). Les arrêtés concernent parfois 2 établissements différents. Nous découvrons tous un « programme » destiné à être mis en place dans 2 jours et qui repose sur la capacité des personnels à travailler davantage, sans rémunération, et sans comprendre le sens de ce travail.
Nos conseils pour l’instant sont les suivants : en tant que TZR, vous n’enseignez que la quotité horaire indiquée sur l’ordre de mission. Seul le recteur est habilité à vous envoyer en suppléance (c’est-à-dire de vous confier des classes entières en responsabilité), il n’est donc pas possible de faire 18H dans l’établissement du tuteur, puis 8H dans celui du stagiaire, puis 9H dans celui du tuteur etc... Ensuite, il faut se battre pour avoir les mêmes classes du 2 septembre à fin octobre. Il serait incroyable que les élèves voient les professeurs se succéder sans cohérence, et que vous passiez votre temps en concertation. Nous rappelons que le tuteur, lui, a une prime de 2000 euros.
Du 11 au 15 octobre, le stagiaire, normalement, sera en stage « massé ». Soyez aussi vigilants à cette période, si on vous demande de le remplacer entièrement (donc 18H), il faut un ordre de mission sur 18H. Dans le cas contraire, vous n’êtes pas couvert en cas d’accident.
Enfin, certains collègues en poste fixe ont eu la très désagréable surprise de se voir remplacer pour la moitié de leur service... pour assumer une charge de tuteur qu’ils avaient déjà refusée ! Or cette charge ne fait pas partie des obligations de service. Il n’est pas possible dans ce cas de remplacer un collègue qui n’est pas absent ! Dans cette cette situation, n’hésitez pas à construire un emploi du temps constitué d’activités pédagogiques pour prouver que vous êtes bien dans l’établissement où vous êtes censé faire votre remplacement
Les affectations en zone limitrophe
Jusqu’ici la majorité de ces affectations se faisaient pour des suppléances courtes (ou à la demande des collègues pour des situations médicales ou situations familiales difficiles). C’est d’ailleurs ce que prévoit la note de service du décret de 1999, l’administration étant même censée chercher votre accord pour ces suppléances courtes en zone limitrophe. En revanche une affectation à l’année en zone limitrophe n’est pas prévue par ce même texte. Cette année, pourtant, l’admnistration semble en avoir largement abusé : de nombreux TZR de la zone de Lens envoyés sur Lille, des TZR de la zone d’Arras sur Cambrai ou encore de St Pol sur Boulogne. Une collègue de la zone de Béthune a même été nommée sur Dunkerque (zone non limitrophe !). Alors que l’année dernière, cinq ou six collègues nous avaient alerté, il semble que nous dépassons la trentaine de cas cette année. Il sera difficile de croire qu’il s’agit d’un problème de calibrage des ZR ...
La situation est d’autant plus intenable que le rectorat refuse toujours de payer les frais de déplacement (conformément au décret de juillet 2006). Si vous êtes dans cette situation, vous devez protester et demander une révision d’affectation au Recteur, par voie hiérarchique. Vous pouvez joindre par téléphone votre gestionnaire de discipline, et nous contacter lors des permanences (ou en manifestation la semaine prochaine).
Les affectations en LP / hors-discipline
On peut encore rappeler la situation des TZR de STI envoyés en collège pour enseigner de la technologie. Cela concerne également les collègues de physique appliquée : après des suppléances en physique chimie, après des suppléances en mathématiques en collège, les voilà appelés pour des « maths-sciences » en LP. Si la nomination en LP , pour des suppléances courtes, n’est pas illégale (surtout s’il s’agit d’une quotité inférieure à la moitié du service), elle témoigne encore du mépris de l’admnistration à l’égard des personnels et des élèves. Comment s’approprier (qui plus est en deux jours) une discipline pour laquelle nous n’avons pas été formés ? Que dire des programmes à découvrir et à enseigner ? Plusieurs professeurs d’espagnol se retrouvent dans la même configuration. La réforme du BAC pro en 3 ans et la création d’une LV2 s’est faite dans la confusion et l’admnistration n’a pas prévu les enseignants PLP pour cet enseignement.
La réforme du lycée va aussi créer, sciemment, la confusion entre SES et Eco-Gestion. Les deux « enseignements d’exploration » SES et PFEG pouvant être « indifféremment » enseignés par des profs d’éco-gestion ou de SES, des TZR d’éco-gestion nommés en suppléance se voient confier de cours de SES, et inversement pour des TZR de SES ayant dans leur service des cours de PFEG. Ni les uns ni les autres ne sont qualifiés pour enseigner une autre discipline que la leur.
Là encore, nous ne voyons que des raisons de faire grève le 6 septembre !
On s’interroge sur la qualité première désirée par l’admnistration pour un TZR : une voiture neuve combinée à la passion du transport ou la maîtrise de sa discipline ? N’hésitez pas à alerter les parents d’élèves par le biais d’une motion en conseil d’admnistration et soyons nombreux dans la rue le lundi 6 septembre. Nous vous proposons de venir vêtus de rouge, équipés de casseroles et de sifflets ! Le ministère doit nous entendre !