Bilan du premier trimestre : « peut mieux faire, intensifiez vos efforts ! »
Dans un calendrier très chargé, le recteur a reçu le 15 octobre la FSU et le 27 novembre le SNES (il y a beaucoup à faire dans l’académie, l’ancienne rectrice ayant réussi le tour de force de se mettre à dos les personnels, la Région et les associations de parents). Au final, un changement indéniable dans la forme et des premiers « signes forts » envoyés à la profession. Mais les perspectives proches ne permettent pas de se réjouir et confirment la nécessité de se mobiliser.
Rentrée 2013 : blocages de postes en vue
V.Peillon l’a dit, les stagiaires 2013 auront « au moins 3 h de décharge » (soit aucun changement par rapport à cette année !) et seront plus nombreux si les postes mis aux concours sont pourvus.
Cela signifie autant de postes gelés préventivement pour les accueillir en septembre, auxquels il faudra ajouter des blocs de 6 h pour les étudiants passant le nouveau concours (écrits en juin 2013, oraux en juin 2014), sans garantie qu’ils soient pourvus au final. Faudra t-il dans certaines disciplines (physique chimie par exemple), supprimer fictivement des postes de 18 h (donc mettre un collègue en mesure de carte scolaire) pour créer un bloc de 15 ? Ce n’est pas exclu …
A noter que le rôle des régions va croissant dans la définition de l’offre de formation (et l’acte III de la décentralisation renforcera ce travers).
Les dotations concernant les BTS et les CPGE se feront dorénavant à l’élève et non plus à la structure. Le but ? Remplir les places restées vacantes (dont le coût est estimé à 16 000 euros par élève manquant) en incitant les équipes et les chefs d’établissement à être moins sélectifs. Nous sommes intervenus pour rappeler que ces sous – effectifs concernent souvent des établissements éloignés de la métropole lilloise et qui risquent de perdre encore plus de leur attractivité si leurs classes post-bac disparaissent. L’autre risque étant de « bourrer les classes » pour faire du chiffre, au détriment de l’avenir professionnel de l’étudiant. Le recteur assume ce pari pour la rentrée 2013.
Pour le 2d degré, les règles d’attribution des moyens se feront à l’identique de cette année : attribution de moyens en fonction du nombre d’élèves, la dotation étant un peu supérieure aux horaires officiels quand les effectifs sont de 35 (mais c’est ensuite le chef d’établissement qui fait des choix horaires soumis aux conseils d’administrations).
La fin des Contrats d’objectifs et de moyens ? Oui, enfin ... pas tout à fait, pas vraiment
Étant donné le rejet suscité par le mot « contrats » et le lien initial fait entre les objectifs et les moyens, le recteur préfère parler d’ « accompagnement pédagogique », de « relevés de conclusions de ce qui se fait collectivement, d’innovations locales », ne visant pas à pointer des failles, n’ayant aucune incidence sur les carrières ou les dotations affectées aux établissements, le but étant de « redonner le moral » aux équipes après un dialogue constructif, car un contrat d’objectifs imposé par le haut (le chef d’établissement) n’aurait aucun sens.
Dans les collèges ou les lycées qui auraient adopté un COM, on ne revient pas en arrière ; pour les autres qui s’apprêtaient à le faire, la donne est présentée comme nouvelle.
Le SNES-FSU considère qu’il y a déjà des projets d’établissement qui remplissent cette fonction. Il continue à appeler à voter contre les COM ou leurs succédanés / ersatz.
Majorations de service / application des décrets de 1950 dans l’académie de Lille
Le recteur Pollet nous a indiqué qu’il mettrait fin à cette pratique de majoration dès la rentrée 2013, il ne veut plus que l’académie de Lille se singularise dans son interprétation des décrets de 1950 ; que rien ne serait demandé aux collègues considérés cette année en « sous-service » pour ce motif (faire remonter les cas au SNES si problème dans les établissements) ; qu’une enveloppe d’HSE était laissée à la discrétion des chefs d’établissement qui n’avaient pas majoré les services et dont les VS avaient été retoqués par les services du rectorat à la rentrée de novembre ; que cette année, comme l’an dernier, les classes non touchées par la réforme (terminales STG, ST2S) n’entrent pas dans le calcul des 8 heures, de même que l’accompagnement personnalisé (des VS rectifiés par erreur devraient être à nouveau revus : soyez vigilants et sollicitez nous pour intervention) ; MAIS les collègues majorés dès septembre resteront majorés cette année !
Ce résultat est une première victoire dont nous nous félicitons, à mettre au crédit des mobilisations, mais qui reste donc insuffisante.
Langues vivantes et nouvelles épreuves au bac
Nous avons listé une série de demandes qui ne rencontrent pas d’opposition a priori mais qui doivent être examinées par les services du DEC, Département des Examens et Concours (consigne académique d’une semaine au 3è trimestre pour la Compréhension Orale, copies anonymées, convocation officielle des élèves, non communication des notes à l’interne, possibilité d’échanger les examinateurs entre établissements pour l’Expression Orale, banalisation d’une ½ journée de concertation …).L’information de l’organisation de la Compréhension Orale au 3e trimestre sera transmise rapidement aux chefs d’établissements. De façon plus générale, nous sommes également demandeurs d’un groupe de travail sur le bac et le Diplôme National du Brevet (centres d’examens, calendrier, modalités …) et avons redemandé le bilan de l’épreuve interne d’histoire des arts et son poids dans l’obtention du brevet .
Pont du 8 au 12 mai
les mercredi 8 et jeudi 9 étant fériés, le recteur accorde un pont les 10 et 11 mai, sous condition de rattrapage. Mais les établissements qui ont des cours le mercredi après-midi et le samedi matin sont parfois dans l’incapacité de rattraper mais le recteur a ajouté que le rattrapage au fil de l’eau n’avait pas toujours été envisagé : les demandes de dérogation qui remontent des CA seront examinées au cas par cas, notamment en fonction du nombre de cours les mercredis et samedis.
Manuels scolaires manquants en collège
3 ou 4 collèges ont vu leur dotation abondée (la liste nous sera communiquée sous peu).Pour les autres, le rectorat semble se satisfaire de la ponction faite dans certains établissements sur les fonds de réserve (avec l’accord tacite du Conseil Général) bien que cela ne soit pas orthodoxe (plusieurs arrêts du Conseils d’ Etat le confirmant). Nous devons continuer à nous battre sur cette question : des centaines de collègiens se trouvent aujourd’hui encore -début décembre-sans manuels.Ce n’est pas acceptable.
COPSYS
Nous avons également rappelé la situation des COPSY (envoyés faire des permanences en mairie ou dans les locaux désaffectés de leur ancien CIO fermé, sans matériel, sans possibilité d’accueillir le public) . Le rectorat a affirmé ne pas vouloir le conflit et compter sur le volontariat. Nous avons rappelé que la situation était particulièrement explosive puisque des CIO étaient fermés et que dans le même temps, l’administration exigeait des collègues qu’ils y retournent ….C’est l’argument de la rentabilité qui a été avancé (« regrouper les rendez-vous sur une ½ journée au lieu d’assurer une permanence sur la semaine ») c’est-à-dire bien loin des soucis d’un vrai service public.
STI
Nous avons abordé également la situation des STI réaffectés dans une nouvelle discipline, voire en technologie à temps plein. Si nous avons été écoutés, nous n’avons sans doute pas été entendus (il nous est demandé de faire remonter des cas particuliers, sans que le problème de fond ne soit traité).
STAGIAIRES
Concernant les stagiaires, une audience aura lieu le 12 décembre pour les problèmes particuliers (des problèmes relationnels tuteurs / stagiaires essentiellement), le recteur a rappelé que le CLES2 et le C2i2 ne pourraient pas être un obstacle à la titularisation si ils n’étaient pas détenus par le stagiaire qui aurait donné satisfaction par ailleurs, le problème étant de trouver un moyen pour contourner les textes officiels que nous ne parvenons pas encore à faire abroger (pourquoi ? Que se cache t-il derrière cette exigence ? La bivalence ? La suppression des profs de langues à terme ?).
GRETA
Pour les GRETA, le rectorat s’est engagé à faire respecter les textes réglementaires sur l’emploi des personnels dans toutes les structures et en particulier dans le GRETA des Terres d’Opale. Un CACFC se réunira pour évoquer la viabilité de certaines structures et engager d’éventuelles fusions.
Un bilan mitigé donc, qui appelle à de nouvelles rencontres pour faire davantage entendre la voix des personnels (qui sera d’autant plus écoutée si les mobilisations collectives, construites, ont lieu préalablement).