15 janvier 2025

Carrière et mutations

Bilan classe exceptionnelle 2024 : Rien ne va !

Un groupe de travail pour faire le bilan des opérations de carrière 2025 (avancement bonifié, hors-classe, classe exceptionnelle) s’est tenu au rectorat le 17 décembre 2024. À partir des données transmises par l’administration, mais surtout celles de nos syndiqués, le Snes-FSU, avec le Snep-FSU et le Snuep-FSU, a pu porter et défendre ses analyses et ses revendications afin d’obtenir davantage de transparence et d’équité dans toutes les opérations de promotions, notamment pour la classe exceptionnelle dont les nouvelles modalités d’accès sont très loin d’être satisfaisantes.

Des promotions très insuffisantes !

« Rien ne va ! », voilà comment nous pouvons résumer cette première campagne d’accès à la « nouvelle » classe exceptionnelle. En effet, que cela soit le nombre de promotions pour les corps du second degré ou le nombre d’avis « très favorables », ils sont très insuffisants au regard du nombre de promouvables et de l’engagement des personnels dans leurs établissements (voir bilan ci-dessous).
En effet, pour les certifié.es, comme pour d’autres corps (agrégé.es, CPE, PsyEN, PLP et PEPS), le nombre de promouvables a fortement augmenté, il a doublé pour les certifié.es. Malheureusement, le nombre de promu.es n’a pas suivi cette tendance, puisque le ministère n’a pas tenu compte de cette évolution liée aux nouvelles modalités de promouvabilité. Il n’a pas, non plus, été tenu compte des spécificités des académies (effectifs HC, effectifs en fin de grade, poids de l’éducation prioritaire).

Un manque de reconnaissance professionnelle !

Comme nous l’affirmions dès la publication des modalités d’accès à la classe exceptionnelle, un double avis TF n’assure pas un accès à la classe exceptionnelle, mais reste la condition pour pouvoir obtenir ce grade avant la fin de sa carrière. Refuser de mettre TF à des collègues, c’est donc assumer vouloir leur bloquer l’accès à ce grade. C’est assumer, à terme, une sanction financière qui se répercutera également sur le montant de leur pension. L’utilisation de l’ancienneté de corps comme critère de classement pose problème également parce qu’il pénalise les collègues qui ont changé de corps (sur liste d’aptitude par exemple) en cours de carrière.

Le moins que l’on puisse dire au regard des données que le Snes-FSU a réussi à analyser c’est que beaucoup d’évaluateurs, notamment chez les IPR, ont limité leurs avis « très favorable », privant ainsi, pour de nombreux collègues, toute chance d’obtenir la classe exceptionnelle, mais les privant, aussi, de la juste reconnaissance professionnelle dont ils devraient avoir droit après une carrière dans l’éducation nationale. Chiffres à l’appui, nous avons dénoncé ce manque d’avis TF (notamment chez les certifié.es, CPE, PLP et PEPS) et les conditions, parfois, avec lesquelles avaient été posés les avis, notamment dans les établissements.

En poussant notre analyse à partir des données qu’ont pues nous fournir les collègues. Nous avons pu démontrer, pour les certifié.es et les agrégé.es, que les IPR mettaient beaucoup moins d’avis TF que les chefs d’établissements. Cela interroge, notamment quand cela concerne des collègues âgés de 60 ans et plus, ou depuis plus de 3 ans dans l’échelon 7 de la hors-classe.

Bilan FSU

Inégalités entre les corps
On trouve par exemple 23 % de doubles avis TF chez les certifié.es, 25,1 % chez les CPE, 42,8 % chez les agrégé.es et 70,5 % chez les PsyEN (23,1 % chez les PLP, 18,8 % chez les PEPS). Ces différences ne sont pas acceptables et nous les avons dénoncées lors du GT.

Quelle reconnaissance des IA IPR ?
Quelques chiffres sur les avis TF des IPR (ordres de grandeur issus de croisement et d’analyses de données) :
 
 Pour les certifié.es, on a entre 800 et 820 avis TF chez les IPR, et plus de 1500 chez les CE (presque deux fois plus !).
 Pour les agrégé.es, la différence est moindre : environ 235 avis TF IPR, 350 avis TF chez les CE.
 
 Seulement 50 % des certifié.es ex Vivier 1 ont eu un double avis TF quand 91 % des agrégé.es ex Vivier 1 ont eu ce double avis TF.
 
 Chez les certifié.es promouvables, il doit rester un peu plus de 500 collègues de 60 ans et plus (sur plus de 3200 promouvables en 2025), seule une soixantaine d’entre eux ont eu un avis TF de leur IPR l’année dernière.
 Chez les agrégé.es promouvables, il doit rester 129 collègues de 60 ans et plus (sur environ 560 promouvables en 2025), Seule une quarantaine ont eu un avis TF IPR l’année dernière.

Bref, rien ne va dans cette « nouvelle » classe exceptionnelle et nous l’avons longuement dénoncé lors du GT ! On voit bien que le nombre de promotions est beaucoup trop faible, ce qui va empêcher un très grand nombre de collègues d’atteindre la classe exceptionnelle avant leur départ en retraite, y compris celles et ceux qui relevaient du vivier 1 auparavant.

Nous avons rappelé que si l’académie n’a pas la main sur le nombre de promotions, les IPR et les CE n’ont pas à limiter ou graduer le nombre d’avis TF sauf à assumer de ne pas vouloir promouvoir des collègues, dont les plus « vieux », ou ne pas reconnaître la juste valeur professionnelle des personnels au regard de toute leur carrière.

Le Snes-FSU revendique une carrière parcourue sans obstacle de grade. Il continue d’agir, au niveau ministériel, pour que le taux de promotion à la classe exceptionnelle pour les corps du second degré soit porté au moins à 29 % (comme dans le 1er degré), et pour que le départage ne se fasse pas en fonction de l’ancienneté de corps, afin de permettre à toutes et à tous d’atteindre le grade avant le départ à la retraite. Le Snes-FSU demande également le rétablissement d’un barème qui permettrait la prise en compte de toutes les situations : fins de carrière, éducation prioritaire...).

La section académique du Snes-FSU organise un stage "statut / carrière" le 17 mars 2025 au Lycée Carnot à Bruay-La-Buissière, n’hésitez pas à vous y inscrire : accès au formulaire d’inscription