SNES - Déclaration GT barèmes du 16 mai 2018
Dans une semaine, le mardi 22 mai, nous serons en grève intersyndicale avec l’ensemble de la Fonction Publique, pour défendre un service public de qualité sur l’ensemble du territoire, pour une revalorisation salariale et des métiers, dans le cadre d’un mouvement social qui dépasse largement notre secteur, tant le gouvernement Philippe œuvre pour qu’Emmanuel Macron mérite son surnom de « président des riches ».
Mais aujourd’hui, nous sommes réunis pour une des premières étapes d’un véritable tunnel d’opérations de gestion de carrière qui va nous mener jusqu’en juillet. Nous n’osons imaginer ce que cela donnera si d’aventure les prédictions du café pédagogique faisant suite à celles du SNES de Lille en février se réalisent et que nous avons à examiner les situations professionnelles de quelques milliers de personnes en plus.
Nous commencerons par remercier les services du DPE pour nous avoir envoyé les documents dans des délais qui nous ont permis de travailler tous les barèmes, de vous poser des questions préalables et d’étudier vos réponses rapides. Nous y voyons un signe de reconnaissance du paritarisme et de son rôle dans la défense des personnels et du service public. Mais d’un vrai paritarisme, associé à toutes les opérations, et pas seulement convoqué à l’occasion d’un recours comme le voudrait CAP2022. Le nombre de dossiers que nous recevons est également révélateur de l’attachement des personnels à ce système qui a fait ses preuves, dans l’intérêt de tous et de toutes.
Il y a globalement moins de participants au mouvement intra cette année chez les certifiés et les agrégés, 2269 contre 2412 en 2017, et la part des mutants volontaires est elle aussi en diminution, ils ne représentent plus que 57,8 % cette année, contre 62,1 % l’an dernier.
Comment l’expliquer ? Il y a sans doute plusieurs causes :
la fin du dispositif transitoire pour les établissements sortis de l’Education prioritaire
les 136 suppressions de postes qui rappellent les heures noires de l’académie, au moment où les collègues craignaient de demander une mutation qui serait suivie l’année d’après par une mesure de carte scolaire
l’incertitude liée à l’avenir des postes en lycée après les annonces qui sont faites concernant la réforme qui sera mise en place en 2019
Les participants volontaires sont essentiellement en collège, 50,5 % des demandeurs de mutations. Cela se retrouve dans le « palmarès » des demandes de mutations par établissement que nous avons établi. Sur les 40 premiers, nous avons comptabilisé 27 collèges et nous interrogeons sur quelques-uns d’entre eux. Par exemple, le collège Anatole France de Sin le Noble, établissement REP, passe de 8 demandeurs à 14, ce qui est un nombre important pour un collège, le collège de Wattignies passe de 6 à 10, Van Hecke à Dunkerque de 3 à 9 comme Baudelaire à Roubaix. Le collège de Masny passe de 2 à 9, et George Sand Béthune de 1 à 8. S’agit-il d’un hasard ou est-ce le symptome d’une dégradation du climat scolaire local ? Nous tenons en tout cas à votre disposition ce recensement.
27,5 % des demandeurs volontaires sont des TZR de l’académie, soit 361 professeurs, ce qui représente un peu plus du 1/3 des effectifs de remplaçants. Ou plutôt devrait-on dire « seulement » plus du 1/3. Qu’est ce qui fait que 60 % d’entre eux ne participent pas au mouvement intra pour se stabiliser sur un poste fixe ? Nous n’avons pas de réponse, hormis la volonté pour eux d’accumuler des points pour obtenir un établissement précis. Mais qui les empêche de participer au mouvement et de tenter leur chance, alors qu’ils n’ont pas le risque de partir en extension ?
Du côté des participants obligatoires, nous comptabilisons 95 nouvelles MCS, soit 27 de plus qu’en 2017. Il s’agit à la fois des conséquences des suppressions de postes actées au budget 2018, mais aussi du contrecoup de la réforme du collège, après les dotations volontaristes dont les collèges avaient fait l’objet pour tenter de prouver qu’il n’y aurait pas les conséquences que nous avions annoncées. A n+2, le doute n’est plus permis … Au tour des lycées ensuite …
Enfin, car nos camarades du SNALC seraient déçus si nous n’en parlions pas : les points agrégés. 226 agrégés participent au mouvement contre 234 l’an dernier, 84 ont 150 pts contre 101 en 2017. Si 142 d’entre eux n’ont pas les points, c’est parce qu’ils sont soit déjà en lycée pour 77 agrégés, soit parce qu’ils enseignent une discipline qui n’existe qu’en lycée (ils sont 50 dans ce cas). Visiblement, le nombre de points et leur attribution uniquement pour aller en lycée ne sont donc pas dissuasifs. Nous verrons mi-juin ce qu’il en est pour leur affectation.