Horreur ! À l’horizon 2025, le déficit du système de retraite atteindrait entre 8 et 17 Md€, selon le rapport du COR répondant à une demande du 1er ministre, et remis le 21 novembre. Outre le fait que ce déficit ne constitue pas une nouveauté - le rapport annuel du COR de juin dernier le pointait déjà - il ne représente que 0,3% à 0,7% du PIB alors que l’actif net du Fonds de Réserve des Retraites à l’horizon 2025 - pour ne parler que de lui - est estimé à 16,9 Md€, et que l’ensemble des réserves patrimoniales du système (réserves moins les dettes) représente 5,6 % du PIB.
Plus intéressant est la logique politique mise en lumière ici : ce déficit n’est pas constitué par une explosion des dépenses, celles-ci restent stables, mais par un manque de ressources programmé, c’est même confirmé par J.P. Delevoye « Il n’y a pas un problème de dépense, mais un problème de ressources », a réagi le haut-commissaire aux retraites sur France info mercredi 20 novembre. En effet, le scénario du COR prend en compte, parmi d’autres paramètres, la diminution de 40 000 fonctionnaires et la désocialisation des heures supplémentaires, qui représentent autant de ressources en moins. C’est donc au nom de l’austérité et d’une politique de l’emploi, dont on a du mal à voir les effets, qu’il faudrait augmenter la durée de cotisation et dégrader les pensions.
Le gouvernement, ainsi que le Medef, passe sous silence l’une des propositions du COR, celle d’une augmentation de 1% des cotisations, qui suffirait à combler ce pseudo-déficit.
C’est lui qui le dit !
J.P. Delevoye était l’invité de France Info ce mercredi 20 novembre.
Le Haut Commissaire à la Réforme des Retraites ne remet pas en cause la moyenne de la perte des pensions pour les enseignants, selon le simulateur du Snes, à savoir en moyenne 30 %, mais explique cette perte par les faibles primes des enseignants, en moyenne 10%, par rapport aux autres cadres A de la FP, dont les primes avoisinent les 30%.