Dans la tourmente et la tempête médiatique, voici deux articles qui seront dans le 4 pages qui va vous parvenir...
Alain.DALLE
Bien plus que des « fuites » au profit de quelques uns (ah les vertus du NET !) les rencontres que nous avons eues avec les différents services et commissions du ministère nous permettent de voir se construire le plan de recomposition du collège, et de notre discipline.
En l'état actuel de sa « réflexion », le Conseil National des Programmes verrait bien la technologie collège s'organiser autour de trois thèmes :
· L'ENERGIE,
· LE MOUVEMENT
· LE FORMATAGE DES SURFACES.
Dans l'année scolaire, deux trimestres seraient consacrés à l'étude thématique, le troisième, selon les dispositions du Collège pourrait être consacré à une réalisation liée aux thèmes (1, 2, tous ?).
Bien évidemment, on voit poindre pour les deux premiers trimestres la possibilité d'un enseignement théorique en classe entière, et un éventuel allègement au troisième trimestre.
Le deuxième degré de sa réflexion (toujours fort avancée) porte sur l'organisation de la technologie en troisième, et là on touche au nœud du problème de la diversification de ce niveau et au rôle que l'on voudrait voir jouer à notre discipline. C'est le vieux mythe de la technologie discipline d'orientation. Il y aurait apparition de TROIS types de technologies différentes pour 3 types de troisièmes.
-Une pour une 3ème I.S.I. (Informatique, sciences de l'ingénieur) le top !
-Une pour une 3ème sciences appliquées et découverte du monde professionnel.
-Une pour une 3ème à vocation tertiaire.
Certes le CNP affirme que les élèves organisés dans une même troisième pourront choisir, qu'il ne s'agit pas de recréer des filières. Le seul problème d'organisation des emplois du temps donne la bonne réponse aux bonnes questions. A moyens constants, dans l'hypothèse de leur mise en place...., les choix seront vite réglés !
Une telle division laisse aussi le champ libre à une forte orientation sexuée : une techno pour les filles et une pour les garçons ? Combien de « filles » se dirigent vers les voies scientifiques ? Combien alimentent les sections STT ?.
S'il faut retenir une seule idée de ces perspectives, c'est que nous nous acheminons tout droit vers une authentique technologie éducation au choix-orienté ! nouveau concept pédagogique.
Francis MUZARD
Entretien entre M. P.JOUTARD, actuel président de la commission chargée de proposer de nouveaux programmes de technologie au Conseil National des Programmes et le SNES ( Alain Dalle).
Dans la tourmente médiatique actuelle dans laquelle est plongée la technologie-collège, merci de bien vouloir nous donner quelques indications sur l'état de vos travaux, et éventuellement le contenu de vos réflexions .
Quels seraient, selon vous, les actuels objectifs de notre discipline dans le cursus scolaire au collège ?
Pour me limiter à l'essentiel, j'en distinguerai trois principaux :
· Rendre intelligible le monde technique qui nous entoure c'est-à-dire faire comprendre aux élèves que l'homme aménage et transforme profondément son environnement par l'exploitation des ressources naturelles, la recherche et la maîtrise des sources d'énergie, la production d'objets, de services et d'ouvrages répondant à ses besoins et à ses attentes.
L'ampleur de cet aménagement a évolué dans le temps, en fonction des progrès scientifiques et techniques, mais aussi du système économique social et culturel.
· Montrer la révolution apportée par les technologies de l'information et de la communication dans notre société et préparer les élèves à maîtriser l'outil informatique. Même si aujourd'hui les autres disciplines participent à cette formation, la technologie conserve un rôle privilégié, ne serait-ce que parce que l'informatique continue à transformer profondément la production des biens, des services et des ouvrages
· Développer les qualités d'initiative et d'autonomie si nécessaires aujourd'hui pour s'insérer dans un monde complexe et en évolution rapide. L'enseignement de la technologie contribue à l'éducation au choix et donc à l'élaboration du projet personnel de l'élève, par les pratiques qu'il implique et grâce au contacts établis en cours de scolarité avec le monde du travail, les divers types d'entreprises, la variété des métiers et les établissements de formation environnants.
Ces trois objectifs forts, peut-être ambitieux pour certains, ont besoin d'une cohérence, quel est le lien qui pourrait les unir et les établir comme fondement d'une discipline d'action et de connaissance?
Le fil conducteur autour duquel il est facile de décliner les compétences à acquérir et les connaissances spécifiques est la notion de cycle de vie d'un produit, depuis l'identification des besoins (réels ou créés artificiellement) jusqu'à sa disparition ou de plus en plus son recyclage en passant par la conception, la réalisation et la diffusion. Les connaissances ne se limitent donc pas aux moyens et procédés de fabrication, mais aussi aux autres contraintes comme le marché ; la sécurité ou l'environnement...Les champs technologiques sont très variés : de l'agro-alimentaire aux services en passant par le bâtiment, les biotechnologies ou les produits industriels
C'est aussi dire combien la technologie doit s'appuyer sur les autres disciplines et établir des relations fortes, les sciences évidemment, mais aussi l'histoire et les arts visuels (le design).
Partant de ce constat, cette discipline ne rompt-elle pas avec certains modes traditionnels de transmission et d'acquisition des savoirs ?
La forme engage le fond.
Pour remplir les objectifs et enseigner le contenu, il est impératif d'adopter une démarche de projet et une pédagogie de l'action. L'élève apprend en réalisant dans le cadre d'un projet le plus souvent collectif. Vouloir enseigner la technologie au tableau noir, sous forme de cours classiques est un non-sens. C'est dégoûter les élèves et enlever à la discipline ce qui fait une part importante de sa contribution à la culture commune.
Bien entendu cela suppose des conditions d'espace et de nombre d'élèves pour mener un travail de réalisation en groupes.
Ne craignez vous pas qu'une telle approche soit considérée comme idéaliste, parce que trop difficile et ambitieuse au regard des élèves qui vont y être confrontés
Trois réponses
Le rôle d'un programme c'est d'être ambitieux. Je me méfie de programmes « qui s'adaptent » Un programme doit fixer le cap et être exigeant. C'est le respect que nous devons aux enseignants et à leurs élèves. J'ai fait ce pari avec mes collègues qui ont préparé les nouveaux programmes de l'école primaire et nous avons été parfaitement compris par la grande majorité des professeurs d'école. Faisons confiance à la liberté pédagogique des professeurs de technologie pour adapter les programmes en fonction du contexte.
On sous-estime toujours la capacité des élèves bien encadrés par leurs professeurs qui savent les motiver et donner sens à leur travail.
On sait ce que peuvent faire des adolescents passionnés. Tous les exemples que nous citons ont été effectivement réalisés et nous n'avons pas retenu les cas exceptionnels.
La question qui inquiète la profession, c'est, en tant que commission, où en êtes-vous, car beaucoup d'informations « filtrent »et les déclarations, souvent contradictoires fusent.
Notre rapport est un rapport d'étape et non un programme finalisé : ainsi à propos des connaissances à retenir, il est indiqué: « le programme précise le niveau de maîtrise attendu pour chacun de ces savoirs. » Tous les projets de programme sont maintenant heureusement soumis à la lecture des enseignants. C'est à eux de dire ce qui leur parait difficile ou inadapté.
Je comprends parfaitement qu'ils estiment prématuré d'évoquer telle ou telle notion Je crois nécessaire de faire un apprentissage progressif de la démarche de projet, c'est ce que nous avons cherché à faire de la sixième à la troisième. De même pour les réalisations qui se complexifient tout au long de la scolarité. Mais je serai surpris qu'ils abandonnent une démarche qui est l'un des fondements de leur discipline et qui en fait son attractivité.
Propos recueillis le 10.10.2003 par Alain Dalle
Pour vous aider en cas de difficultés :
« Les élèves sont répartis en groupes allégés permettant un bon fonctionnement pédagogique, [...] en fonction d'une exigence de sécurité »
BO n°11 du 14/03/1985
« [...] cet enseignement doit être dispensé normalement [...] pour toutes les classes devant des groupes allégés »
Enseignement de la technologie au collège
Circulaire n° 88-196 du 05/08/88 - BO n°28 du 01/09/1988
« [...] la salle de classe peut accueillir un groupe entier de 18 élèves maximum »
Guide d'équipement - Technologie au collège
Ensemble de recommandations aux collectivités locales rédigé par la
Direction des Lycées et Collèges - Mars 1994
« [...] les groupes [...] inférieurs à 20 élèves [...] est une mesure imposée par l'administration elle-même en raison de la nature spéciale du service comme en vue de la sécurité des élèves [...] »
Réponse de M. le Ministre d'État, Ministre de l'Éducation Nationale à M. le Directeur des Services Académiques de l'Éducation Nationale - Le 15/03/1991
« Dans le cadre de son autonomie pédagogique, chaque établissement utilise les moyens d'enseignement qui lui sont attribués [...] en organisant notamment des enseignements à effectifs allégés. »
BO n°25 du 20/06/96
« Les nouveaux programmes de la classe de 6e ont été conçus pour un enseignement [...] par groupe d'un effectif n'excédant pas vingt élèves. Les chefs d'établissement veilleront à tenir compte de cet impératif [...] »
Accompagnement des programmes de 6e - Editions BO Novembre 1996
« Les nouveaux programmes du cycle central du collège (5e et 4e) ont été conçus pour un enseignement dispensé par groupes à effectif réduit dans le cadre de l'horaire élève, de 1 h 30 à 2 h, fixé par l'arrêté du 26 décembre 1996 relatif à l'organisation des enseignements du cycle central du collège (BO du 5 janvier 1997). Les chefs d'établissement adopteront un type d'organisation proche de celui préconisé en classe de 6e. »
Accompagnement des programmes du cycle central - Editions BO 1997
« Les programmes du cycle d'orientation ont été conçus pour un enseignement dispensé par groupes à effectifs réduits dans le cadre de l'horaire-élève fixé par l'arrêté du 26 décembre l996 ( BO du 30 janvier l997) :
- option langue vivante 2 : 2 heures,
- option technologie : 5 heures. »
Accompagnement des programmes du cycle d'orientation - Editions BO
« [...] Pour que les enseignements de [...] Technologie atteignent pleinement leurs objectifs, il convient de développer les séquences en effectifs réduits [...] »
« Les efforts engagés [...] ont vocation à faciliter la constitution de groupes à effectifs allégés dans les disciplines expérimentales plutôt qu'à réduire les effectifs moyens par division. »
Circulaire n° 97-052 - BO no10 du 06/03/1997.
II - HEURE DE LABO
MINISTÈRE DE L'ÉDUCATION NATIONALE RECUEIL DES LOIS ET RÈGLEMENTS DE L'ÉDUCATION NATIONALE
VOLUME VIII Personnels (111) Personnels d'enseignement, de recherche et d'éducation
(Enseignement secondaire)Titres 80 à 85 802-1
CHAPITRE Il
Dispositions particulières à certaines catégories de personnels ou à certaines disciplines
Art. 8 (modifié par le décret n ' 72-640 du 4 juillet 19 72).
1' Le maximum de service de celui des professeurs d'histoire ou de géographie qui est chargé de l'entretien du cabinet de matériel historique et géographique (cartes, collections, photographies, clichés pour projections, etc.) peut être abaissé d'une demi-heure ou d'une heure par décision ministérielle dans les établissements où l'importance des collections et du matériel le justifie.
2' Dans les établissements où n'existe ni professeur attaché au laboratoire(ex préparateur)ni agent de service affecté au laboratoire, le maximum de service des professeurs qui donnent au moins huit heures d'enseignement en sciences physiques ou en sciences naturelles est abaissé d'une heure.
Dans les établissements importants, dont la liste est fixée par décision ministérielle, le professeur de sciences physiques et naturelles chargé de l'entretien du cabinet et des collections est considéré comme effectuant à ce titre une heure de service hebdomadaire.
Lorsque l'établissement comporte un laboratoire de sciences physiques et un laboratoire de sciences naturelles distincts, il en est de même respectivement du professeur de sciences physiques et du professeur de sciences naturelles chargé de l'entretien et de la surveillance de ces laboratoires et de leurs collections. Les réductions de service prévues aux deux alinéas précédents ne peuvent en aucun cas se cumuler.
3' Le service hebdomadaire du personnel des ateliers qui assure plus de vingt-sept heures de service en présence d'élèves est réduit de deux heures.
4' Le professeur responsable d'un laboratoire de technologie utilisé par au moins six divisions dans les sections du premier cycle est considéré comme effectuant à ce titre une heure de service hebdomadaire. Cette réduction de service ne peut en aucun cas se cumuler avec celles prévues au 21.