13 octobre 2025

Les établissements

ENT Hauts-de-France : une cyber-attaque touche tous les lycées.

ENT Hauts-de-France : une cyber-attaque touche tous les lycées.

ENT, Réseau, PC : toute l’architecture informatique de la plupart des lycées en mode OFF jusqu’à nouvel ordre.

Les lycées des Hauts de France en mode déconnexion... forcée !
Comme nous vous l’écrivions hier, la situation dans les établissements ne s’est pas améliorée et risque de perdurer plusieurs semaines.
Dans près de 80% des lycées, ceux qui avaient déjà migré vers la solution de gestion du serveur régional par Microsoft (à la place des serveurs Kwartz développés précédemment au niveau local dans chaque établissement, et sur noyau de base Linux), il n’est plus possible de fonctionner : gestion du service de restauration impactée (obligation pour les agents de pointer de manière manuelle chaque repas servi, impossibilité de réserver…), secrétariats administratifs et pédagogiques souvent à l’arrêt, communication interne entre direction et personnels impossible, messagerie académique inaccessible pour les lycées touchés , impossibilité pour les vies scolaires de gérer correctement les absences, accès à Pronote compliqué, ou via des appareils personnels des enseignants, interdiction d’allumer les ordinateurs dans les salles et donc d’utiliser les vidéo projecteurs, activités numériques en salles pupitres impossibles avec des difficultés particulièrement importantes en filières technologiques et professionnelles, photocopieurs en réseau parfois à l’arrêt… de très nombreux personnels voient leurs conditions de travail fortement perturbées et entravées et au final ce sont les conditions d’enseignement et de fonctionnement de nos lycées qui sont parfois totalement dégradées ou en tout cas très compliquées.

Comment en est-on arrivé là ?
La Région a choisi une solution technique très centralisée avec Microsoft au nom de l’efficacité. Les personnels n’ont jamais été associés à cette décision, c’est dommage : leur expertise est nécessaire car ils sont les premiers utilisateurs. La Région préfère procéder de manière unilatérale et sans grande transparence alors qu’il s’agit de se tourner vers un géant de la Tech connu pour ses tentatives monopolistiques. L’attaque aurait-elle été évitée si d’autres choix avaient été mis en avant ? Nous n’en savons rien mais elle lève un coin du voile sur tous ces petits abandons qu’on nous impose, qui sapent l’exercice démocratique et renforcent des firmes qui n’ont, fondamentalement, pas les mêmes intérêts que ceux du service public.
80% des établissements publics au sens large sont équipés de serveurs français et plus ou moins locaux : pourquoi pas l’Education Nationale ?

Quel enseignement en tirer à court et à moyen terme ?
Comme pour la Covid, pour faire face à cette situation, on nous demande de suppléer avec nos moyens propres et on compte sur notre débrouillardise. Les ordinateurs devant rester à l’arrêt, on nous demande de faire l’appel sur nos smartphones. Des secrétaires sont même invitées à travailler sur internet avec leurs portables en partage de connexion éventuellement, pris sur leur abonnement ! Certains collègues vont utiliser leurs PC portables pour projeter, amener leurs câbles VGA. Ce n’est pas acceptable, c’est culpabilisant et cela ne peut que créer des divisions. Nous devons privilégier des réponses collectives et nous appelons les équipes à mettre en discussion les moyens qu’elles veulent pouvoir employer.
La Région doit remettre en place en urgence des moyens informatiques, en réseau ou pas, avec des possibilités de connexion, surtout si la situation perdure. Il faut qu’elle donne l’assurance de ré-abonder prochainement les crédits de reproduction car, sans possibilité de vidéoprojection, nous devrons recourir plus souvent aux documents papiers.

Ce que le SNES-FSU de Lille vous appelle à faire…
 exiger du rectorat et de la Région une communication claire et transparente qui réponde à nos difficultés et non des éléments de langage destinés à endormir l’opinion publique comme lors de la crise Covid.
 refuser d’utiliser ses outils personnels si on ne le souhaite pas ou si on n’en dispose pas.
 interpeller le Conseil Régional en CA budget sur ses choix et sur les moyens qu’elle doit mettre à disposition pour faire face aux urgences.
 se réunir en HMIS dès la rentrée pour faire le point collectivement sur la situation et envisager les suites à donner.
 faire remonter à la section académique toutes les exigences non-réglementaires que pourraient se croire autorisées à faire des directions zélées. La section académique n’hésitera pas à interpeller les autorités rectorales.